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Ban Ki-moon : la stabilité dans le sud du Liban toujours menacée

Ban Ki-moon : la stabilité dans le sud du Liban toujours menacée

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Dans son dernier rapport au Conseil de sécurité sur le Liban, le Secrétaire général a constaté que malgré les engagements renouvelés des gouvernements libanais et israélien à mettre en application la résolution 1701, l'instabilité représente toujours un risque pour le sud du Liban.

Dans son dernier rapport au Conseil de sécurité sur le Liban, le Secrétaire général a constaté que malgré les engagements renouvelés des gouvernements libanais et israélien à mettre en application la résolution 1701, l'instabilité représente toujours un risque pour le sud du Liban.

“Je suis heureux de pouvoir dire que les gouvernements libanais et israélien se déclarent toujours fermement résolus à appliquer la résolution 1701 (2006)”, a souligné le le Secrétaire général dans son dernier rapport rendu public hier, et qui couvre la période postérieure au 30 octobre 2007.

Plus de 18 mis après l'adoption de cette résolution, le déploiement et les activités de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) comme des Forces armées libanaises ont contribué “à la plus longue période de stabilité relative qu'ait connue le sud du Liban depuis de nombreuses années”, a ajouté Ban Ki-moon.

Mais beaucoup d'éléments viennent empêcher la mise en oeuvre des dispositions de la résolution.

Tout d'abord le rapport souligne que la situation politique interne au Liban a nui aux fonctionnement des institutions constitutionnelles légitimes, comme l'illustre la vacance, depuis le mois de novembre dernier, du poste de président. Les attentats ciblés ont également attisé les tensions dans le pays.

“Sont désormais pris pour cibles la FINUL à l'extérieur de sa zone d'opérations, l'armée, les forces de sécurité et les diplomates” dénonce le rapport. Ces attentats, qui constituent une menace grave à la sécurité et à la stabilité du pays, compromettent aussi sa souveraineté, son intégrité et son indépendance mêmes, a affirmé le Secrétaire général, avant d'ajouter que la crise politique au Liban a également des répercussions sur l'application de la résolution 1701.

Par ailleurs, des incidents graves survenus pendant la période considérée ont exacerbé les tensions dans la zone des opérations de la FINUL, compromettant en conséquence l'efficacité des mesures prises par la Mission pour instaurer la confiance au sein des parties et de la population même du Sud-Liban.

La FINUL a aussi fait état d'un nombre important de violations “quasi quotidiennes” de l'espace aérien libanais par des aéronefs et des engins sans pilote israéliens. “Ces violations répétées de la résolution 1701 (2006) nuisent à la crédibilité des Forces armées libanaises et de la FINUL”, a souligné le Secrétaire général.

De même, préoccupé par l'occupation de la partie nord du village de Ghajar par les Forces de défense israéliennes, “violation continue de la souveraineté du Liban”, Ban Ki-moon demande aux gouvernements des deux pays de s'efforcer, avec le commandement de la FINUL, de parvenir à un accord qui “garantirait le retrait des Forces de défense israéliennes au sud de la Ligne bleue, compte dûment tenu des préoccupations humanitaires légitimes de la population”.

Dans son rapport, Ban Ki-moon a qualifié “d'inquiétantes” les déclarations du Secrétaire général du Hezbollah menacant Israël de “guerre ouverte”. “Ces déclarations tonitruantes sont contraires à l'esprit et aux intentions de la résolution 1701 (2006) dont l'objet est de parvenir à un cessez-le-feu”, a-t-il rappelé.

Tout en rappelant l'importance d'une bonne police des frontières, “élément indispensable de la sécurité et de la stabilité du Liban”, le Secrétaire général a exprimé l'intention d'envoyer au Liban une équipe chargée d'analyser en détail l'application des recommandations de l'Equipe indépendante d'évaluation de la frontière libanaise.

Ban Ki-moon, qui a remercié les 28 pays qui fournissent des contingents à la FINUL, a souligné une nouvelle fois l'importance de continuer à appuyer la Force. “Je suis profondément inquiet pour la sécurité et la sûreté du personnel des Nations Unies”, a-t-il aussi indiqué.

La communauté internationale, qui est invitée à fournir davantage de contingents et de matériel à la FINUL, doit aussi appuyer les Forces armées libanaises, en ce qui concerne à la fois le matériel et l'entraînement, note le rapport.