L'actualité mondiale Un regard humain

Soudan : Abeyi reste un défi majeur pour les parties à l&#39Accord global de paix

Soudan : Abeyi reste un défi majeur pour les parties à l&#39Accord global de paix

Dans son dernier rapport sur le Soudan, le Secrétaire général se félicite du dialogue entre le président El-Béchir et le Premier vice-président Kiir et appelle les parties à mettre en oeuvre l&#39Accord de paix global et à régler la question de la région d&#39Abeyi.

« Bien que le gouvernement d'unité nationale ait été rétabli, sa capacité de survie dépendra de son aptitude à assurer la mise en oeuvre de l'Accord de manière soutenue », indique le Secrétaire général dans son rapport rendu public aujourd'hui, et qui porte sur la période postérieure au 23 octobre dernier.

Les deux parties doivent aussi mener à bonne fin le redéploiement de leurs forces, ajoute-t-il, afin d'avoir une frontière démarquée et d'éviter ainsi la contestation mutuelle de leur présence dans certaines zones. Elles doivent aussi progresser sur la question des unités mixtes intégrées, qui permettraient de combler le déficit de sécurité actuel.

Avant tout, « la question d'Abyei demeure l'un des défis les plus importants que les deux parties doivent affronter », souligne le rapport, car depuis la signature de l'Accord de paix global, la région ne dispose pas de structures de gouvernance administrative et ses habitants se trouvent ainsi privés d'accès aux services de base. Les conditions de sécurité s'y sont détériorées.

L'Accord global de paix entre le gouvernement et le Mouvement de libération du Soudan a été signé le 9 janvier 2005 après plus de vingt ans de guerre civile (dépêche du 10.01.2005).

« Je suis extrêmement préoccupé par les accrochages qui ont eu lieu récemment entre la SPLA et des tribus locales. Ces accrochages ont fait de nombreuses victimes et menacé la paix fragile qui règne sur le terrain », souligne le Secrétaire général qui recommande d'agir sur deux fronts pour régler la question d'Abyei.

D'une part, il est nécessaire de stabiliser la situation sur le terrain et de rétablir des relations pacifiques entre les communautés traditionnelles, d'autre part, les instances dirigeantes nationales des deux parties doivent engager un dialogue politique.

Le Secrétaire général regrette par ailleurs que le processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration ait enregistré si peu de progrès.

Il faut par ailleurs avancer sur la voie du recensement, a-t-il rappelé, afin de pouvoir préparer les élections qui, aux termes de la constitution, doivent voir lieu en 2009.

A cet effet, le Parlement doit adopter la loi électorale qui doit instituer la commission électorale indépendante avec laquelle sera coordonnée l'assistance internationale pour les élections.

Quant à la configuration et au mandat de la Mission des Nations Unies au Soudan (UNMIS), le rapport indique qu'une évaluation stratégique et un examen structurel d'ensemble sont en jeu.

Le Secrétaire général informe qu'il soumettra des recommandations dans son prochain rapport trimestriel au Conseil de sécurité et qu'une évaluation technique complémentaire sera effectuée en février dans le cadre d'une mission organisée par le Siège de l'ONU.

L'évaluation fait déjà apparaître quelques points, notamment la nécessité d'une révision de la composante militaire de la Mission et de la clarification de certaines tâches qui lui sont confiées. Ainsi, certains ajustements internes ont déjà eu lieu.

Le rapport mentionne la possibilité d'une « intégration plus poussée » des activités dans le domaine de l'état de droit et des institutions chargées de la sécurité, de la recherche de sources de financement fiables pour la programmation de ces activités, et de « l'examen de la possibilité d'un nouveau mandat dans le domaine de la réforme du secteur de la sécurité ».

Les questions relatives au désarmement, à la démobilisation, à la réintégration et aux retours, « sur la base d'attentes réalistes », ainsi que les fonctions relatives à la coordination de l'action humanitaire devraient aussi faire l'objet d'une révision.