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ONUDC : les Européens doivent freiner leur consommation de cocaïne

ONUDC : les Européens doivent freiner leur consommation de cocaïne

Antonio Costa
Le Directeur de l&#39Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Antonio Maria Costa, a remis en cause aujourd&#39hui l&#39image positive que les célébrités et les médias renvoient de la cocaïne, une drogue nocive dont la route du commerce vers l&#39Europe passe maintenant par l&#39Afrique de l&#39Ouest.

« L'Afrique est attaquée et ne peut se défendre seule. La cocaïne est transportée par bateau – souvent par avion- d'Amérique du Sud vers les pays ouest-africains ; elle est ensuite divisée en petites quantités qui sont envoyées vers la côte marocaine puis vers l'Europe », a déclaré aujourd'hui à Madrid Antonio Maria Costa, lors d'une conférence sur la cocaïne.

Alors qu'un nombre croissant d'Européens consomment de la cocaïne, le Directeur de l'ONUDC a appelé les consommateurs à faire face à leurs responsabilités, car l'image positive renvoyée par l'usage de la cocaïne en Europe est en contradiction avec les conséquences dramatiques que ce commerce entraîne.

Sans parler des dangers pour la santé du consommateur, la drogue aide à financer le terrorisme, comme en Colombie, des forêts sont détruites pour planter du pavot, la consommation favorise les accidents et la violence, a souligné Antonio Maria Costa.

En Afrique de l'Ouest, les gouvernements sans ressources et affaiblis n'ont pas les moyens de lutter contre le commerce de la drogue qui est florissant. En Guinée-Bissau, les transactions doivent représenter autant que le revenu national du pays, a-t-il déploré.

Les Européens doivent réduire leur consommation de cocaïne, a insisté Antonio Maria Costa, qui a souligné l'importance de la prévention et du traitement médical et psychiatrique.

Surtout, les célébrités et les médias doivent modifier l'image qu'elles renvoient de la consommation de cette drogue, image `glamour´, déplore-t-il, bien loin de la réalité. Soulignant l'hypocrisie de consommateurs financièrement aisés, « qui peuvent se permettre d'aller dans des cliniques chics », Antonio Maria Costa a rappelé que des millions de personnes pharmacodépendantes sont marginalisées et ne peuvent pas bénéficier de cures de désintoxication.