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Haïti : l&#39enquête sur les abus sexuels se poursuit, affirme Hédi Annabi

Haïti : l&#39enquête sur les abus sexuels se poursuit, affirme Hédi Annabi

Hédi Annabi
Lors d&#39une conférence de presse aujourd&#39hui, le Représentant spécial Hédi Annabi est revenu sur le rapatriement de 108 soldats du contingent sri-lankais soupçonnés d&#39avoir échangé de l&#39argent contre des faveurs sexuelles, soulignant que l&#39enquête était en cours.

« Notre politique est simple : c'est une politique de 'zéro tolérance' », a déclaré le Représentant spécial pour Haïti à Port-au-Prince.

« C'est pourquoi, nous n'avons pas hésité, la semaine dernière, à prendre les mesures disciplinaires nécessaires et à rapatrier plus d'une centaine de soldats de la MINUSTAH soupçonnés d'avoir échangé de l'argent contre des faveurs sexuelles. Je voudrais exprimer mes profonds regrets, au nom de la MINUSTAH, à toutes les familles concernées et à tous nos amis haïtiens ».

« Il est absolument inacceptable que les actes de quelques-uns puissent nuire à la réputation de la Mission et compromettre les résultats importants que nous avons obtenu ensemble à force de travail et de sacrifices », a-t-il dit.

La MINUSTAH a reçu en août 2007 des informations au sujet de l'implication éventuelle de membres du contingent sri-lankais dans des actes d'exploitation sexuelle. Elle a immédiatement ouvert une enquête, comme l'exigent les règlements en vigueur aux Nations Unies.

« Cette enquête se poursuit. Toutefois, sur la base des informations préliminaires recueillies au cours de l'enquête, 108 soldats du contingent sri-lankais sont soupçonnés d'avoir échangé de l'argent contre des faveurs sexuelles, y compris de quelques adolescentes haïtiennes. Par conséquent, il a été décidé de les rapatrier sans plus tarder. Bien entendu, le gouvernement en a été dûment informé à l'avance », a-t-il expliqué.

« Je voudrais également que vous sachiez que le code de conduite des Nations Unies est très strict en la matière. Il interdit l'échange de faveurs sexuelles contre de l'argent, même entre adultes consentants, et à plus forte raison avec des adolescentes », a insisté Hédi Annabi.

« Toute relation sexuelle avec une prostituée est considérée comme une raison de rapatriement des personnes concernées. A fortiori, s'il s'agit de relations sexuelles contre de l'argent avec des personnes qui n'ont pas atteint l'âge de la majorité légale. Là, il s'agit d'une faute, bien entendu beaucoup plus grave qui est considérée comme un crime dans tous les pays ».

Il a aussi rappelé « que les accords passés avec les pays contributeurs de troupes pour les opérations de maintien de la paix des Nations Unies, ainsi que ceux passés avec les pays hôtes, y compris Haïti, prévoient que les casques bleus demeurent sous la juridiction exclusive de leur pays d'origine pour toute infraction pénale commise dans le pays hôte ».

« Ils ne peuvent donc être jugés que par leurs tribunaux nationaux. Il y a lieu de noter à cet égard que les autorités sri lankaises se sont engagées à poursuivre l'enquête, à tenir les Nations Unies informées de leurs conclusions et à traduire en justice ceux dont la culpabilité aura été établie ».

Plusieurs haïtiennes concernées ont déjà coopéré dans le cadre de l'enquête en cours et certaines d'entre elles ont reçu une assistance médicale et psychologique auprès d'institutions spécialisées, a rapporté le chef de la MINUSTAH.

Je tiens à souligner que les autorités du Sri Lanka ont pleinement coopéré dans cette affaire. Dès le début de l'enquête, elles ont répondu de manière diligente et constructive en dépêchant sur place une équipe d'investigateurs. Elles ont également accepté de rapatrier tous les soldats soupçonnés, ainsi que les officiers responsables de leur supervision, a dit le Représentant spécial.