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RDC : le coordonnateur humanitaire déplore l&#39impunité pour les auteurs de violences sexuelles

RDC : le coordonnateur humanitaire déplore l&#39impunité pour les auteurs de violences sexuelles

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Ross Mountain, le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo, s&#39est dit très déçu par les faibles progrès enregistrés pour juger les coupables de violences sexuelles sur les femmes dans le pays.

« Il est très difficile d'obtenir des statistiques spécifiques ». « Au total, je regrette d'annoncer qu'il s'agit de centaines de milliers de victimes sur les deux dernières années », a-t-il déploré lors d'un entretien publié aujourd'hui par la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC).

Par ailleurs, si le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a indiqué que 50.000 cas avaient été rapportés dans la moitié des centres de santé l'année dernière, on peut s'imaginer qu'il y en a eu beaucoup plus, a souligné Ross Mountain.

La tradition est normalement de protéger les femmes du pays, il s'agit donc largement, selon lui, du résultat d'un conflit qui perdure.

« Ce n'est pas seulement un problème anecdotique mais un problème massif qui exige que non seulement toutes les femmes victimes de viol soient soignées, mais aussi que la violence sexuelle disparaisse », a-t-il affirmé, en indiquant qu'on parle déjà de 25.000 cas au Sud Kivu en 2006.

Questionné sur les responsables, Ross Mountain a expliqué qu'il s'agissait principalement d'hommes en uniforme, des militaires, des miliciens, même des policiers, a-t-il déploré. Une tendance inquiétante est l'augmentation des violences perpétrées par des civils, a-t-il ajouté.

Le gouvernement agit en offrant des soins médicaux et psychologiques aux victimes, et en aidant à leur réinsertion au sein de leurs communautés. Mais le plus difficile reste de faire traduire en justice les responsables, a déclaré Ross Mountain, qui trouve que dans ce domaine « les progrès ont été très décevants ».

La MONUC, en coordination avec l'équipe de l'ONU dans le pays et notamment l'UNFPA, s'efforce de protéger les civils en déployant par exemple des forces dans les camps de personnes déplacées et en développant des programmes pour faire face à ces violences et aider les victimes, a indiqué le coordonnateur. Il faut d'une part, empêcher que ces violences ne se produisent, et d'autre part, aider et soigner les victimes.

En tant que Coordonnateur humanitaire, Ross Mountain a déclaré disposer de fonds pour agir contre ce qu'il qualifie de « priorité » pour le travail humanitaire. Sa préoccupation va maintenant à la population du Nord Kivu, où 800.000 personnes sont actuellement déplacées.