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Darfour : l&#39ONU souhaite la plus large participation aux pourparlers de paix

Darfour : l&#39ONU souhaite la plus large participation aux pourparlers de paix

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Affirmant qu&#39il serait très dangereux de manquer cette occasion, l&#39Envoyé spécial de l&#39ONU au Darfour, Jan Eliasson, a souhaité aujourd&#39hui la plus large participation aux pourparlers de paix sur cette région du Soudan déchirée par la guerre, qui s&#39ouvrent samedi prochain à Syrte, en Libye. Le Conseil de sécurité a lui appelé à une « participation constructive ».

Répondant aux représentants de la presse lors d'une vidéoconférence organisée depuis Asmara, en Érythrée, où il prépare les négociations à venir, Jan Eliasson a dit ne pas connaître le nombre précis de participants aux pourparlers, mais qu'il s'attendait à une participation importante, des représentants du gouvernement soudanais, des pays limitrophes, de la société civile du Darfour, ainsi que plusieurs chefs de tribus locales ayant exprimé leur intention de se rendre à Syrte.

« Le moment de vérité approche. Je dirais en fait qu'il s'agit d'un moment d'espoir pour le Darfour », a-t-il dit.

Après avoir indiqué que les négociations de fond sur plusieurs questions controversées, comme le partage du pouvoir ou le contrôle des terres seraient remises à plus tard pour donner du temps aux groupes rebelles de se consulter en marge des pourparlers, l'Envoyé spécial a néanmoins affirmé que de nouveaux retards dans l'examen de ces questions ne feraient qu'accentuer les souffrances des populations de cette région, où plus de 200.000 personnes ont été tuées et au moins 2.2 millions contraintes à fuir leurs maisons depuis 2003 en raison des combats opposant des groupes rebelles, les forces gouvernementales et leurs milices alliées, connues sous le nom de Janjaweed.

Le Conseil de sécurité a récemment approuvé la création d'une force de maintien de la paix hybride ONU-Union africaine qui sera déployée au Darfour pour tenter de mettre un terme aux violences.

Jan Eliasson a par ailleurs estimé que la conclusion d'un accord formel de cessation des hostilités devrait constituer la première priorité des pourparlers, et que les modalités du retour au foyer des personnes déplacées devraient également être rapidement envisagées.

Pour sa part, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, devait informer aujourd'hui, lors d'une séance à huis clos, les membres du Conseil de sécurité des préparatifs et des attentes des pourparlers de Syrte.

Dans un rapport publié ce matin, le Secrétaire général a constaté la fragilité de l'Accord global de paix conclu au Soudan en 2005 et les retards dans la mise en oeuvre des principales dispositions du texte.

Réuni dans l'après-midi, le Conseil de sécurité s'est dit « profondément préoccupé » par la situation sécuritaire et humanitaire au Darfour. Dans sa déclaration lui par son Président, le ghanéen Leslie Kojo Christian, il a exhorté les parties à éviter l'escalade de la violence et à s'accorder immédiatement sur la cessation des hostilités, qui sera placée sous la surveillance de l'ONU et de l'Union africaine.

Demandant une participation pleine et constructive aux pourparlers de paix de Syrte, le Conseil s'est aussi dit « déterminé à prendre des mesures contre toute partie qui tenterait de saper le processus de paix ».

Il a par ailleurs déploré les retards dans le déploiement de l'Opération hybride ONU-Union africaine et il a demandé aux États Membres de mettre d'urgence à disposition les unités d'aviation et de transport terrestre et à toutes les parties de faciliter le déploiement effectif de la mission dans les meilleurs délais.