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Népal : il faut un calendrier électoral réaliste, selon le Secrétaire général

Népal : il faut un calendrier électoral réaliste, selon le Secrétaire général

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Tout en soulignant dans son dernier rapport les faiblesses du processus de paix au Népal, le Secrétaire général appelle les parties à trouver un consensus afin de définir un calendrier électoral « réaliste ».

« Le processus de paix au Népal se heurte aux pires difficultés qu'il ait connues à ce jour », indique le Secrétaire général dans son rapport au Conseil de sécurité sur la période postérieure au 18 juillet dernier.

Le report pour la seconde fois de l'élection à l'Assemblée constituante a beaucoup déçu la population népalaise et la communauté internationale, souligne le rapport. Pourtant, l'Alliance des sept partis a tout intérêt à sauvegarder le processus de paix, insiste-t-il.

Incapables de résoudre leurs différends, les sept partis sont en effet convenus de repousser l'élection, prévue pour le 22 novembre, de l'assemblée constituante. Une nouvelle date reste à fixer. Ce report ne peut être seulement imputée aux exigences des maoïstes, indique le rapport, mais aussi à des problèmes plus complexes et enracinés.

Le Secrétaire général recommande le réexamen de l'Accord de paix et de son application, notamment à travers l'élaboration d'une feuille de route consensuelle avec la participation de la population.

Il faut prendre en compte les populations marginalisées, et en particulier la situation au Terai, indique le Secrétaire général, où les violences interethniques ont pris une ampleur inquiétante au mois de septembre, après l'assassinat d'un dirigeant local.

« Selon certaines sources, jusqu'à 70 % des zones rurales du Terai ne bénéficient pas de la présence d'agents de l'État en raison du conflit armé, ce qui donne à penser que les efforts de normalisation de la situation grâce au redéploiement de la police et des fonctionnaires locaux n'ont eu qu'un effet limité », indique le rapport.

Le processus de paix a également souffert un important revers avec les trois déflagrations qui ont eu lieu à Katmandou le 2 septembre, faisant trois morts et une bonne vingtaine de blessés. Les engins explosifs artisanaux avaient été placés dans des installations de transports publics.

Le rapport souligne la nécessité, pour les parties, de respecter leurs engagement sen matière de droits de l'homme et de mettre en oeuvre les décisions prises.

« La Mission des Nations Unies au Népal (MINUNEP) continue à s'acquitter de son mandat au mieux de ses capacités et les parties népalaises devraient en tirer tous les avantages possibles », indique le rapport, qui rappelle le travail de surveillance de la mission sur les armements et le personnel armé.

Cependant, il rappelle aussi le caractère provisoire du cantonnement des troupes et du stockage des armes. « Les dispositions provisoires devront être remplacées par des solutions durables », insiste-t-il, car il s'agit de mesures destinées à instaurer la confiance en période pré-électorale.

Rappelant la disposition des Nations Unies à prêter l'assistance nécessaire, le Secrétaire général invite les parties à fixer un calendrier électoral réaliste basé sur un consensus clair et ferme. « Elles peuvent compter à cet égard sur le soutien confirmé de la communauté internationale », conclue-t-il.

Parallèlement, le Bureau du Haut Commissariat aux Droits de l'Homme des Nations Unies au Népal a accueilli avec satisfaction la décision du gouvernement d'instituer des quotas afin d'assurer la présence de femmes et de membres de groupes marginalisés dans les forces de police locales et les forces de police armées. L'agence, qui avait demandé depuis longtemps que le recrutement dans les institutions du pays soit plus représentatif, a également suggéré une représentation plus équilibrée des femmes et des minorités dans les rangs des officiers.