RDC: intensification des recrutements forcés d'enfants et de la violence sexuelle dans le Nord Kivu
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« On estime à plusieurs centaines le nombre d'enfants dans les rangs des forces de Nkunda et plusieurs milliers risquent de s'y retrouver à tout moment », a-t-elle prévenu dans un communiqué publié aujourd'hui.
Au cours des dernières semaines, de nombreux enfants ont fui leurs villages pour échapper aux tentatives de recrutement effectuées dans des écoles du Masisi, a-t-elle ajouté.
La Représentante spéciale exhorte par ailleurs les groupes armés à prendre toutes les mesures nécessaires, en vertu de leurs engagements préalables, pour qu'aucun recrutement d'enfants ne se produise et que tous les enfants recrutés soient démobilisés, rappelant que le recours aux enfants par les groupes armés et les violences sexuelles en temps de guerre contreviennent au droit international et constituent des crimes de guerre.
Le Représentante spéciale invite également le gouvernement de la RDC, en coopération avec la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC), d'intervenir, en cas de besoin, pour mettre fin à l'impunité dont bénéficient les auteurs de violations graves des droits de l'enfant.
Elle appelle en outre la communauté internationale à aider les autorités congolaises à renforcer leur système judiciaire, notamment dans les cas de violence sexuelle, et à apporter son plein soutien aux efforts de réinsertion des enfants démobilisés dans leurs communautés respectives.
La Représentante spéciale a présenté mercredi une conférence de presse à New York, en présence d'Ishmael Beah, ancien enfant soldat et auteur d'un livre intitulé « A Long Way Gone – Memoirs of a Boy Soldier » (www.alongwaygone.com), dans lequel il raconte son expérience d'enfant soldat enrôlé par l'armée sierra-léonaise à l'âge de 13 ans (il en a 26 aujourd'hui).
Devant les journalistes, il a plaidé pour le pragmatisme en expliquant que pour extirper les enfants des « filets » des seigneurs de la guerre, il fallait accepter de discuter avec eux ne serait-ce que pour les convaincre de cesser l'enrôlement de mineurs. « C'est peut-être difficile à admettre ici à l'ONU mais il faut tenir compte de la réalité sur le terrain », a-t-il expliqué (webcast).