L'actualité mondiale Un regard humain

Conférence sur le Moyen-Orient: le Quatuor souhaite des négociations &#39substantielles et sérieuses&#39

Conférence sur le Moyen-Orient: le Quatuor souhaite des négociations &#39substantielles et sérieuses&#39

media:entermedia_image:6eb3e55d-0c67-4de6-9b48-fba46cc6e95c
Réunis à New York aujourd&#39hui, les membres du Quatuor représentés au niveau ministériel ont souhaité que la conférence pour la paix israélo-palestinienne organisée par les Etats-Unis à l&#39automne soit « substantielle et sérieuse » et accompagnée de mesures immédiates pour mettre en oeuvre les engagements antérieurs.

Le Quatuor a adopté dimanche soir une déclaration à l'issue d'une réunion au siège de l'ONU avec les principaux responsables du Quatuor : le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov, la Secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice, le Haut Représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune de l'Union européenne, Javier Solana, le ministre des Affaires étrangères du Portugal, Luis Amado et la Commissaire européenne chargée des relations extérieures Benita Ferrero-Waldner.

Ils étaient aussi accompagnés du Représentant du Quatuor, Tony Blair, ancien Premier ministre du Royaume-Uni.

Le Quatuor a « reconnu l'occasion qui se présente d'un progrès et d'un véritable désir de paix pour le Moyen-Orient, aux niveaux régional et international».

Il a exprimé son soutien aux pourparlers bilatéraux entre le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, soulignant qu'il faudrait des mesures immédiates pour mettre en oeuvre les engagements antérieurs.

Exprimant son appui à la réunion convoquée au mois de juillet par le président des Etats-Unis George Bush, le Quatuor a « convenu qu'elle devrait être substantielle et sérieuse » et qu'elle devrait « fournir un soutien aux parties dans leurs discussions et négociations bilatérales » afin de réaliser « un Etat palestinien en Cisjordanie et à Gaza qui unisse tous les Palestiniens ».

La déclaration engage Tony Blair à « travailler en étroite coopération avec le gouvernement de l'Autorité palestinienne pour établir un plan pluriannuel pour le développement économique et des institutions ».

Elle appelle à cet égard à la fourniture d'une assistance financière d'urgence et approuve le mécanisme temporaire qui permet le financement des institutions palestiniennes jusqu'au 31 décembre 2007.

Enfin, le Quatuor s'est déclaré préoccupé par les conditions humanitaires à Gaza.

Il souligne la nécessité de maintenir « la fourniture des services de base » à la population. Il note aussi avec grave préoccupation la poursuite des tirs de roquette depuis Gaza vers Israël et les récents efforts du Hamas pour réprimer la liberté de parole et de la presse ».

Cette réunion devait être suivie d'un dîner « iftar », c'est-à-dire rompant le jeune du Ramadan, avec les partenaires arabes, a dit Ban Ki-moon.

A la question de savoir pourquoi « la Palestine et le Liban » n'avaient pas été invités à la réunion de ce soir, Condoleezza Rice a indiqué que les pays sur cette liste suivaient celle fournie par la Ligue des Etats arabes des Etats membres de leur Comité de suivi.

Interrogé lors d'une conférence de presse sur les chances de réussite de la conférence internationale alors que la population de Gaza est au bord de la famine, le Secrétaire général a réitéré ses appels lancés à ne pas entraver le mouvement des biens et des personnes vers Gaza (dépêche du 19.09.2007).

La majorité des 1,4 millions d'habitants de Gaza dépendent désormais de l'assistance humanitaire, en raison de la fermeture des accès en provenance d'Israël, renforcés davantage depuis la prise du pouvoir à Gaza par le Hamas.

« Mais il est important qu'en parallèle le processus diplomatique se poursuive », a dit Ban Ki-moon.

Interrogée sur la présence de l'Arabie saoudite et de la Syrie à la réunion convoquée par les Etats-Unis, Condoleezza Rice a souligné que la réunion soulignerait l'importance d'un règlement régional au conflit, prenant en compte les résolutions du Conseil de sécurité et l'Initiative de paix de la Ligue des Etats arabes ».

« Mais cela est possible grâce aux progrès des négociations bilatérales israélo-palestiniennes », a-t-elle dit.

« Il faudra que les parties poursuivent des discussions sur les questions de base ». « Cela fait plusieurs années que les parties ont exprimé leur intérêt pour de telles discussions et c'est pour cela qu'il faut les aider ». « Nous pensons qu'il est naturel que les pays invités soient ceux qui font parti du comité de suivi de la Ligue des Etats arabes », a-t-elle ajouté.

A la question de savoir « comment la communauté internationale avait pu manquer le fait que la Syrie poursuivait un programme nucléaire », Condoleezza a exprimé sa préoccupation face « à la prolifération » et au « comportement dommageable de la Syrie, notamment sur la souveraineté du Liban, face aux terroristes qui entrent en Iraq et au soutien à ceux qui rejettent la solution des deux Etats [Israël et la Palestine] ».

Interrogé sur le danger au processus de paix que représente la vente d'armes à la Syrie qui sont transmises au Hezbollah, Serguei Lavrov a indiqué que son pays « vendait des armes à la Syrie, et que ces ventes répondaient aux normes internationales ». Il a ajouté qu'il existait « des mécanismes de vérifications et des clauses interdisant le transfert des armes à d'autres parties ».

« Nous avons abordé la question avec nos collègues israéliens », a-t-il dit. L'ambassadeur de la Fédération de Russie a insisté sur la présence de toutes les parties au Moyen-Orient pour la réussite de la conférence internationale.

Tony Blair a souligné que l'important était « que les choses bougeaient de nouveau ». « Cela ne veut pas dire que nous soyons totalement optimistes », a-t-il dit.

Il a insisté sur les institutions palestiniennes : « un Etat n'est pas constitué seulement d'un territoire mais aussi d'un gouvernement ». « Il faut des services de sécurité qui fonctionnent, des services sociaux qui fonctionnent ».

« Il faut aussi que la population sur le terrain, les Israéliens et les Palestiniens, puissent avoir l'espoir que les choses vont changer », a-t-il expliqué.

« Ces prochains mois, il y aura deux réunions très importantes, la réunion politique aux Etats-Unis et la réunion des contributeurs en décembre » a dit Tony Blair.