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Scandale sexuel en Côte d&#39Ivoire : l&#39ONU déterminée à appliquer la tolérance zéro

Scandale sexuel en Côte d&#39Ivoire : l&#39ONU déterminée à appliquer la tolérance zéro

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Après l&#39ouverture d&#39une enquête concernant de graves allégations d&#39exploitation et d&#39abus sexuels par un contingent marocain de casques bleus à Bouake, en Côte d&#39Ivoire, la Sous-Secrétaire générale et Administratrice chargée du Département de l&#39appui aux missions de maintien de la paix, Jane Holl Lute, a assuré que toute la lumière serait faite et les mesures punitives prises, le cas échéant.

« Nous ne portons pas d'oeillères sur ces questions : nous appliquons la tolérance zéro, la complaisance zéro et l'impunité zéro partout », a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse au Siège des Nations Unies à New York.

Elle a rappelé qu'une enquête préliminaire menée par les services compétents de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire ( ONUCI ) était arrivée à la conclusion que les éléments étaient suffisamment probants pour servir de base à une enquête plus poussée.

Le rapport préliminaire a été soumis le 16 juillet et quatre jours plus tard, le contingent était suspendu et cantonné dans sa base (dépêche du 20.07.2007).

Nous avons eu de larges discussions avec le Royaume du Maroc qui soutient pleinement l'enquête qui a été lancée, a indiqué Jane Holl Lute.

Même si ce contingent n'était présent en Côte d'Ivoire que depuis deux mois, il y a des allégations suffisantes le concernant directement pour ouvrir une enquête, a précisé la Sous-Secrétaire générale, soulignant que les allégations concernaient plusieurs rotations de soldats marocains.

Le Maroc s'est engagé à travailler avec nous et nous sommes déterminés, a-t-elle insisté, rappelant qu'une réunion extraordinaire avec les pays contributeurs de troupe aurait lieu très prochainement autour des questions de déontologie et de discipline au sein des missions de maintien de la paix.

« On ne peut pas faire tout ça tout seuls, nous avons besoin des capitales pour faire la différence sur le terrain », a souligné la Sous-Secrétaire générale.

Chaque personne engagée dans les opérations de maintien de la paix doit s'associer à la politique de tolérance zéro, a insisté Jane Holl Lute, estimant que l'ONU devait améliorer la communication dans les Missions et auprès des populations locales concernées lorsque des mesures disciplinaires sont prises à l'encontre de personnels coupables d'exploitation ou d'abus sexuels.

L'ONU n'a pas le mandat pour les juger, a-t-elle rappelé. Elle rapatrie les personnes impliquées et il est ensuite de la responsabilité des pays contributeurs de prendre les mesures judiciaires nécessaires.

« Nous avons des rapports des pays sur ce qu'il est advenu des soldats, il nous faut améliorer les modalités de partage de ces informations », a dit la Sous-Secrétaire générale.

« Quand une personne dans une Mission se conduit mal, elle ternit la réputation de tout le personnel du maintien de la paix », a-t-elle rappelé. « C'est pourquoi nous somme aussi déterminés ».

Jane Holl Lute a rappelé que la prostitution était illégale selon les normes de l'ONU, quelle que soit la législation du pays contributeur de troupes ou du pays hôte d'une opération de maintien de la paix.

A une question concernant les 'divertissements' proposés aux soldats du maintien de la paix, elle a indiqué que l'ONU remboursait aux pays contributeurs de troupe 8 dollars par mois et par soldat pour les activités récréatives.

Jane Holl Lute a aussi évoqué brièvement la situation en République démocratique du Congo (RDC), où une équipe d'audit de gestion est déployée afin de faire le point sur le fonctionnement de la Mission de l'Organisation des Nations Unies dans le pays (MONUC), actuellement la plus importante mission dans le monde.

Il s'agissait de sa première conférence de presse depuis son accession à la tête du Département de l'appui aux missions, créé après la réforme du maintien de la paix qui a scindé le Département des opérations de maintien de la paix de l'ONU (DPKO selon l'acronyme anglais) en deux.