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HCR : aucune solution de retour pour les réfugiés de l&#39est du Tchad et du Darfour

HCR : aucune solution de retour pour les réfugiés de l&#39est du Tchad et du Darfour

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Les représentants du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au Tchad et au Soudan ont insisté aujourd&#39hui sur l&#39absence de solution pour les réfugiés dans toute la région et sur la détérioration des conditions de sécurité du personnel humanitaire sur place.

S'agissant de la situation au Tchad, Serge Malé a indiqué lors de cette conférence de presse au Siège des Nations Unies, à New York, que le pays connaissait trois situations distinctes, quoique toutes liées à celle qui prévaut actuellement au Darfour.

Tout d'abord, près de 230.000 réfugiés en provenance du Darfour sont regroupés dans une douzaine de camps situés le long de la frontière avec le Soudan, qui s'étend sur 700 kilomètres. Ces réfugiés ont commencé d'arriver sur place à partir de 2003, mais surtout en 2004.

Pour l'heure, le HCR ne voit pas de solution à leur problème. « Une solution à la situation au Darfour aurait été la réponse à leur problème », a-t-il affirmé, soulignant que cela leur aurait permis de réintégrer leur région d'origine.

En l'attente d'un changement, ils demeurent sur le sol tchadien, où ils continuent de recevoir le soutien du Gouvernement et du peuple tchadien, ainsi que de la communauté internationale.

La seconde situation, conséquence directe de la crise au Darfour, concerne le phénomène des personnes déplacées à l'intérieur du Tchad, observé depuis le début 2006. Elles sont aujourd'hui au nombre de 170.000.

Leur augmentation a été significative depuis l'automne 2006, où elles n'étaient alors que 50.000. Le HCR s'efforce de répondre aux besoins humanitaires de ces Tchadiens déplacés, a souligné Serge Malé, qui a rappelé que plus de 100.000 personnes avaient déjà trouvé la mort dans des attaques et que plus d'une centaine de villages avaient été rasés.

Le principal problème dans la région est donc la détérioration des conditions de sécurité, a expliqué le représentant, qui a fait état d'attaques contre des travailleurs humanitaires, contre lesquelles les autorités tchadiennes semblent impuissantes.

C'est pourquoi elles ont sollicité le déploiement d'une force internationale. A cet égard, M. Malé s'est félicité des avancées majeures ces dernières semaines, de nature à améliorer la sécurité dans l'est du Tchad et à permettre aux personnes déplacées de rentrer chez elles.

Décrivant la situation au Soudan, Chris Ache a pour sa part fait observer qu'outre le Darfour, le Soudan se découpait en quatre autres régions ? le Sud, l'Est, l'Ouest et Khartoum ? où étaient déployées différentes opérations humanitaires qui revêtent chacune une importance particulière pour la sécurité et le développement du pays.

Ainsi dans le Sud-Soudan, Chris Ache a expliqué que le HCR oeuvrait au soutien du processus de paix en surveillant l'application de l'Accord de paix, qui exige notamment le rapatriement et la réinstallation des réfugiés et des personnes déplacées.

Dans l'Est, où un accord signé l'an dernier a mis fin à une longue guerre, plus de 130.000 réfugiés bénéficient de l'aide du HCR. A Khartoum, le Haut Commissariat prête assistance à près de deux millions de personnes déplacées, qui doivent rentrer dans le sud du pays, d'où elles sont originaires, pour prendre part au recensement, aux élections et au référendum prévu en 2011.

Dans l'est enfin, le HCR n'a accès qu'à un peu moins de la moitié des 2,1 millions de personnes déplacées qui s'y trouvent : « Nous faisons tout notre possible pour les soutenir dans des conditions difficiles », a ajouté Chris Ache.

Enfin, en raison de la régionalisation du conflit, le HCR doit également tenir compte de la situation de 45.000 réfugiés en provenance de République centrafricaine, installés dans le sud du Tchad. Ils continuent d'arriver en nombre dans la région et au regard de la précarité de la situation dans leur pays, Chris Malé a indiqué que leur retour était loin d'être acquis.