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En dépit des violences, « Gaza et la Cisjordanie demeurent un seul et même territoire palestinien », affirme le Coordonnateur de l&#39ONU

En dépit des violences, « Gaza et la Cisjordanie demeurent un seul et même territoire palestinien », affirme le Coordonnateur de l&#39ONU

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« Les actes de violence brutale commis à Gaza et les attaques menées contre les institutions légitimes du Président Abbas et du Gouvernement de l&#39Autorité palestinienne sont totalement inacceptables et doivent être condamnés », a déclaré aujourd&#39hui le coordonnateur spécial du processus de paix au Moyen-Orient.

Michael Williams, qui est aussi Représentant personnel du Secrétaire général, a rappelé lors d'un exposé devant le Conseil de sécurité que « la prise violente et de facto du pouvoir politique à Gaza par le Hamas, la décomposition du gouvernement d'unité nationale palestinien et la déclaration d'un état d'urgence par le Président Abbas » avaient donné lieu à une « nouvelle donne politique et entraîné des conditions préoccupantes sur le territoire palestinien occupé ».

Les chiffres du mois dernier dressent un sombre tableau : « la violence interne a tué 208 Palestiniens, et en a blessé 910 ; 40 Palestiniens ont été tués, et 159 blessés par les forces de défenses israéliennes ; un Israélien, un garçon tétraplégique de 13 ans, a été tué, et dix autres Israéliens ont été blessés lors d'attaques par des militants palestiniens ».

En outre, « au moins 166 roquettes ont été tirées sur Israël par des militants palestiniens depuis Gaza, et 77 mortiers ont été lancés au point de passage d'Erez. Au total, on a dénombré 37 frappes aériennes israéliennes, et plusieurs opérations menées sur le terrain dans la bande de Gaza, ainsi qu'un total de 363 incursions israéliennes et 287 arrestations en Cisjordanie ».

Par ailleurs, « au Liban, la reprise de la violence menace une fois encore la stabilité du pays. Israël a été la cible d'attaques à la roquette, aussi bien sur ses frontières sud que nord », a souligné Michael Williams.

« Ces événements ont provoqué une grande tristesse et une onde de choc parmi la grande majorité des Palestiniens. Le Secrétaire général regrette l'échec du Gouvernement d'unité nationale et condamne la violence qui a provoqué sa chute », a-t-il ajouté.

« En dépit de ces événements, Gaza et la Cisjordanie demeurent un seul et même territoire palestinien, légalement administré par une seule Autorité palestinienne, sous la conduite du Président Abbas, qui a nommé un Gouvernement d'urgence, dirigé par le Premier Ministre Fayyad », a-t-il insisté.

Michael Williams a jugé « à présent vital que la communauté internationale et Israël accordent immédiatement un appui politique et financier au Président Abbas et au Gouvernement palestinien, une mesure prioritaire étant le versement aux Palestiniens de toutes les recettes fiscales et douanières retenues ».

« Il est également nécessaire qu'Israël respecte les engagements qu'il a pris précédemment, y compris l'évacuation d'avant-postes de colonies de peuplement, la suppression de barrages routiers et de postes de contrôle et la libération de prisonniers », a-t-il dit.

« De même, le Fatah et l'Autorité palestinienne devront également respecter leurs engagements antérieurs, non seulement de mettre fin à la violence, mais aussi de réformer leurs institutions ».

Le Coordonnateur pour le Moyen-Orient a plaidé pour que la question « humanitaire vitale » de la réouverture des points de passage vers Gaza ne soit pas « reléguée au second plan pour des considérations politiques ».

« La population de Gaza ne peut pas rester isolée, et toutes les parties ont manifesté leur souhait de veiller à ce qu'une solution soit trouvée à cette question. A présent, il faut trouver des solutions concrètes », a-t-il dit.

Michael Williams a par ailleurs rendu hommage à l'équipe des Nations Unies sur le terrain, dans les territoires palestiniens occupés, et surtout à Gaza.

« Deux membres du personnel des Nations Unies, Abdel-Fatah Abu-Ghali et Ahmad Al-Laham, ont été tués le 13 juin, et d'autres ont été blessés alors qu'ils venaient en aide à la population de Gaza. Bien que des opérations aient dû être écourtées, elles n'ont jamais entièrement cessé », a-t-il fait observer.

Lors d'un point avec la presse (vidéo) à l'issue de son exposé, Michael Williams a par ailleurs jugé inquiétant que la détérioration de la situation à Gaza ait coïncidé avec la première attaque à la roquette contre Israël depuis le Sud-Liban, les combats dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr el-Bared et l'assassinat du parlementaire Walid Eido, proche de Rafik Hariri.

Interrogé sur la possibilité du déploiement d'une force internationale à Gaza, Michael Williams a souligné que pour la première fois, cette question avait été débattue par toutes les parties, Israéliens, Palestiniens et pays voisins.

« Cela montre qu'à terme le règlement du conflit au Moyen-Orient devra impliquer un engagement de la communauté internationale. Ceci dit, à court terme une telle force n'a pas de chances d'être déployée, puisqu'il faudrait l'accord de toutes les parties et que le Hamas, qui de fait contrôle Gaza au niveau politique, a dit clairement qu'il y serait opposé ».

Interrogé sur le journaliste de la BBC, Alan Johnston, détenu par un groupuscule depuis 100 jours à Gaza, Michael Williams a estimé déplorable sa situation, alors qu'il a tant fait pour attirer l'attention sur le sort des Palestiniens.

Dans cinq jours, cela fera par ailleurs un an que le caporal Gilad Shalit, de l'armée israélienne, est détenu à Gaza.