RDC: l'ONU rend hommage à Serge Maheshe, assassiné à Bukavu la semaine dernière
Le Représentant spécial du Secrétaire général en République démocratique du Congo (RDC), William Lacy Swing, a salué aujourd'hui lors d'une cérémonie en mémoire de Serge Maheshe, journaliste de Radio Okapi abattu le 13 juin par deux hommes dans les rues de Bukavu, « un grand professionnel connu pour ses qualités de coeur, de rigueur et de dévouement ».
« Depuis la nuit du 13 juin, la famille onusienne est en deuil et sous le choc, surtout nos collègues de Radio Okapi, ainsi que la communauté des journalistes », a-t-il dit.
« La nouvelle de la disparition brutale de notre collègue Serge Maheshe, secrétaire de rédaction à la Radio Okapi à Bukavu, nous a frappés comme une bombe, comme un tremblement de terre ».
« Nos émotions étaient un mélange de choc, d'incrédulité, de colère et d'indignation devant un acte aussi odieux que méprisable », a-t-il rapporté.
« Il m'est difficile, dans ces circonstances tragiques, de trouver les mots pour exprimer ma douleur et ma tristesse pour la perte de Serge Maheshe. Il m'est tout aussi difficile de trouver les mots pour exprimer mon indignation et ma révolte face à la brutalité de sa mort », a ajouté William Lacy Swing.
Le Représentant spécial a assuré que tout le monde se joignait à cette douleur, pour exprimer sympathie et condamnation de cet acte odieux: le Secrétaire-Général des Nations unies, Ban-Ki Moon; le Secrétaire-Général adjoint chargé des opérations de maintien de la paix, Jean-Marie Guéhenno; le partenaire de l'ONU dans Radio Okapi, la Fondation Hirondelle; le monde du journalisme, AFP, BBC, Reporters sans frontières, Journalistes en Danger, toute la presse locale, et les nombreuses personnalités présentes à la cérémonie, ministres, ambassadeurs et beaucoup d'autres.
« La disparition brutale de Serge est une nouvelle perte dans les rangs des Congolaises et Congolais qui luttent inlassablement pour que les armes se taisent enfin et que la paix puisse s'installer durablement en République démocratique du Congo », a-t-il souligné, estimant qu'il était d' « une triste ironie que Serge soit tombé sous les balles ».
« Le meurtre de Serge, journaliste reconnu et respecté par ses collègues, ses pairs et la population, constitue un crime contre toute la société, la conscience citoyenne et l'esprit de paix », a poursuivi le William Lacy Swing.
« Nous ne tolérerons pas l'impunité pour un acte aussi odieux que le meurtre d'un journaliste, un acte qui porte atteinte à toute la société », a-t-il affirmé.
Enfin, le Représentant spécial a estimé qu'il était « grand temps, urgent, que des mesures strictes soient prises afin de protéger les journalistes et d'assurer la liberté d'expression ».
« Presque chaque semaine, des menaces sont proférées contres des journalistes », a-t-il rappelé.
« Trop c'est trop. Il faut dire haut et fort que le nouveau Congo ne tolère plus la violence et l'intolérance contre nos collègues journalistes et contre la liberté des médias ».
« Serge Maheshe est mort, mais sa mémoire vit avec et parmi nous », a enfin conclu William Lacy Swing, exprimant ses condoléances les plus profondes et les plus attristées à sa veuve et ses deux enfants, ainsi qu'à toute sa famille, à ses amis, ses collègues de Radio Okapi, et à la nation congolaise.