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Condition de la femme : la présidente de l&#39Assemblée générale appelle à de nouvelles interprétations des textes islamiques

Condition de la femme : la présidente de l&#39Assemblée générale appelle à de nouvelles interprétations des textes islamiques

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« Au Moyen-Orient, les femmes font face à une discrimination multidimensionnelle qui est inscrite dans notre culture, dans les politiques gouvernementales, les systèmes éducatifs et le cadre juridique », a déclaré hier Sheikha Haya Rashed al Khalifa, du Bahreïn, lors d&#39une allocution à l&#39Université Rutgers, où elle a appelé à de « nouvelles interprétations rationnelles des textes islamiques ».

« Au Moyen-Orient, les femmes font face à une discrimination multidimensionnelle qui est inscrite dans notre culture, dans les politiques gouvernementales, les systèmes éducatifs et le cadre juridique », a déclaré Sheikha Haya Rashed al Khalifa, du Bahreïn, lors d'une allocution à l'Université Rutgers, où elle a appelé à de « nouvelles interprétations rationnelles des textes islamiques ».

« Le plus souvent, ces discriminations ne sont pas remises en cause, non seulement par les hommes et les Etats mais aussi par les femmes, qui considèrent cette situation difficile comme naturelle », a fait observer Sheikha Haya lors d'une conférence qui rendait hommage à son action ainsi qu'à celle de l'avocate iranienne Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix, en faveur de la défense des femmes et des droits fondamentaux au Moyen-Orient.

« La raison fondamentale », a-t-elle ajouté, « est l'absence d'interprétation rationnelle des textes en mesure d'intégrer les conditions sociales actuelles », a-t-elle dit.

« Il est donc impératif de permettre de nouvelles interprétations des textes islamiques au regard des conditions et des besoins actuels », a-t-elle précisé.

« Les femmes sont soumises à des lois familiales fondées sur la Charia, qui suivent strictement une interprétation des érudits islamiques vivant il y a de cela mille ans, au début de l'Islam ».

« En fait, ces interprétations sont considérées comme saintes, ce qui empêche toute critique et tout changement », a-t-elle souligné.

Par exemple, « une femme ne peut conclure de contrat de mariage sans un gardien male, que ce soit le père, un frère, un cousin ou même un fils. Dans le cas d'un divorce, la femme ne peut obtenir le divorce sans un jugement alors qu'un homme peut divorcer par simple déclaration verbale ».

« Ces règles privent les femmes de leur droit fondamental à l'autodétermination. Elles les privent aussi du droit à maintenir la paix et la sécurité dans leurs foyers, à l'abri de la menace constante du divorce ou de la polygamie ».

Il faut aussi « reconnaître la distinction entre la foi (Ibadat) et le comportement social (Moamalat) au sein de la religion », a-t-elle insisté, précisant que « la foi définit la relation entre les humains et Dieu, qui ne se modifie pas au fil du temps, alors que les comportements sociaux définissent les relations entre humains, et peuvent changer en fonction des circonstances ».