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Conseil de sécurité : la Bosnie-Herzégovine doit réussir son rapprochement avec l&#39Europe

Conseil de sécurité : la Bosnie-Herzégovine doit réussir son rapprochement avec l&#39Europe

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« La Bosnie-Herzégovine a une occasion unique de se rapprocher de l&#39Europe et ses dirigeants doivent la saisir », a déclaré aujourd&#39hui le Haut Représentant pour la mise en ?uvre de l&#39Accord de paix en Bosnie-Herzégovine, Christian Schwarz-Shilling, devant le Conseil de sécurité.

Il a salué à cet égard le fait que la Bosnie-Herzégovine a adhéré, en décembre 2006, au Programme du partenariat pour la paix de l'OTAN, ce qui est une étape supplémentaire vers l'intégration euro-atlantique, ainsi qu'à l'Accord CEFTA, qui vise la création d'une zone de libre échange en Europe du Sud-Est.

L'Union européenne a approuvé le texte d'un Accord de stabilisation et d'association avec la Bosnie-Herzégovine, mais « les autorités bosniaques doivent prendre des mesures concrètes pour faire en sorte que les institutions judiciaires et de maintien de l'ordre fassent leur travail. Il faut aussi que le droit au retour des populations déplacées soit respecté », a dit le Haut-Représentant.

« Il faut également assurer à la population des conditions de vie satisfaisantes », a recommandé M. Schwartz-Schilling en précisant qu'il ne s'agissait cependant pas de modifier l'ordre constitutionnel et territorial de la Bosnie-Herzégovine.

« Un changement unilatéral de l'Accord de Dayton ferait peser une grave menace sur la paix et la stabilité, et le Conseil doit le dire clairement », a insisté à cet égard le Haut Représentant.

« Des progrès sont nécessaires dans la réforme de la police et de la coopération avec le Tribunal pénal International pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) », a souligné Christian Schwarz-Shilling, qui a souligné que « l'absence de volonté politique » avait empêché la réforme de la police d'aboutir.

« En fait, ces dirigeants manquent de vision d'avenir », a estimé M. Schwarz-Schilling.

Ce dernier a regretté que « les discours enflammés empoisonnent l'environnement politique ». « La question de Srebrenica est revenue à la première page des journaux. Il s'agit là d'une manipulation sans scrupule », a dit le Haut Représentant qui a rappelé que la décision prise en juin 2006 de fermer le Bureau du Haut Représentant en 2007 avait été reportée au 30 juin 2008, en raison des tensions maintenues par les dirigeants nationalistes de la Republika Sprska et de la Fédération de Bosnie-Herzégovine - c'est-à-dire les deux entités qui composent le pays.

« Ces tensions sont restées vives après les réactions à l'arrêt de la Cour internationale de justice (CIJ), que certains politiciens ont voulu exploiter », a-t-il dit en référence à l'arrêt rendu dans l'affaire opposant la Bosnie-Herzégovine à la Serbie-et-Monténégro, dans laquelle la Cour estimait que la Serbie-et-Monténégro « n'avait rien fait pour empêcher le massacre de Srebrenica mais qu'elle n'avait pas commis de génocide » (dépêche du 26.02.2007).

La CIJ décidait cependant que la Serbie devait prendre immédiatement des « mesures effectives pour s'acquitter pleinement » de ses obligations, notamment de « punir les actes de génocide » et de transférer les personnes accusées de génocide au TPIY.

A cet égard, a poursuivi le Haut Représentant, « si la coordination s'est améliorée entre les institutions de la Bosnie et le Tribunal pénal International pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), les principaux fugitifs courent toujours », a-t-il relevé.

« Les Serbes ne se sont pas acquittés de leurs obligations, alors qu'il s'agit d'une obligation morale et éthique car elle a une incidence sur la stabilité de la Bosnie-Herzégovine et de la région ».

Le Haut Représentant a donc demandé au Conseil de sécurité de rappeler aux parties les obligations qui sont les leurs en vertu de l'Accord de paix.

« Rien ne s'est produit depuis que la CIJ a rendu son arrêt, il y a plus de deux mois », a-t-il noté. Le Conseil doit étudier à nouveau la façon dont la Serbie pourrait être contrainte de respecter l'avis de la CIJ, a suggéré le Haut Représentant.

Concernant cet avis, il a demandé la proclamation d'une Journée de Srebrenica pour rendre hommage aux victimes du génocide. Là aussi, les dirigeants de la Bosnie-Herzégovine doivent faire plus pour améliorer la situation à Srebrenica, a-t-il dit.

Le Haut Représentant a ensuite regretté que des retards se soient accumulés dans les réformes de l'économie, de l'administration publique et de la télévision. Une réforme est aussi attendue dans le domaine de l'éducation, mais la plus importante reste la réforme constitutionnelle, a-t-il précisé.