La question de Chypre doit trouver une solution chypriote, rappelle Michael Moller
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour Chypre, Michael Moller, a souligné aujourd'hui lors d'une réunion avec la société civile chypriote qu'aucune solution au problème chypriote ne saurait être durable sans que chaque Chypriote ait le sentiment d'avoir été entendu.
« La société civile est la force vitale d'une culture démocratique saine », a dit le Représentant spécial, soulignant que « donner à la population l'espace nécessaire à sa participation dans les processus de prise de décision qui ont des conséquences sur leurs vies par un débat essentiel et équilibré est une fonction de base de la démocratie ».
« Etablir une paix durable nécessite que chaque Chypriote ? individuellement et collectivement ? prenne part au débat sur ce que va être le pays dans le futur, en aidant à libérer son potentiel », a-t-il soutenu.
Affirmant que la majorité des deux communautés se dit convaincue qu'un contact quotidien entre elles est essentiel pour ouvrir la voie à un Chypre unifié, il a néanmoins déploré la prévalence d'un sentiment « de scepticisme et de désillusion » et d' « un manque envahissant et persistant de confiance ».
« Il est clair que la politique de réconciliation exige que les voix de la société civile et des citoyens soit entendue », a poursuivi Michael Moller, rappelant la nécessité de trouver des catalyseurs, politiques, universitaires, personnalités ou médias, qui assurent la promotion et le soutien au débat.
« Ce débat peut et devrait attaquer de front les controverses, mais d'une manière juste et équilibrée, où les différentes vues peuvent être exprimées et où les gens ont la possibilité de faire entendre leur voix librement », a-t-il insisté, estimant que « le futur d'une société ne repose pas uniquement sur ses dirigeants élus mais aussi sur des citoyens éclairés et actifs ».
La Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP), dont Michael Moller est également le chef, a été créée en 1964 afin de prévenir toute reprise des combats entre les communautés chypriote grecque et chypriote turque.
Depuis l'invasion turque de 1974, les responsabilités de la mission ont été élargies. L'UNFICYP demeure sur l'île afin de surveiller les lignes de cessez-le-feu et la zone tampon et d'entreprendre des activités humanitaires.
Une initiative de réunification avait échoué en avril 2004 et un plan de l'ONU, soumis par référendum aux habitants, avait été refusé par les Chypriotes-grecs (dépêche du 24.04.2004).