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Côte d&#39Ivoire : &#39décrispation très nette&#39 selon Hedi Annabi

Côte d&#39Ivoire : &#39décrispation très nette&#39 selon Hedi Annabi

Hédi Annabi
Au terme d&#39une visite de 12 jours en Côte d&#39Ivoire, le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, Hedi Annabi, a estimé devant le micro de la radio de l&#39ONU dans le pays avoir constaté une « très nette décrispation » de l&#39atmosphère, soulignant que les Nations Unies poursuivraient leur assistance malgré la disparition programmée de la « zone de confiance » qui sépare le nord du sud.

« Je suis venu en Côte d'Ivoire pour conduire une mission d'évaluation sur la situation après la conclusion de l'Accord de Ouagadougou, pour préparer des recommandations au Secrétaire Général », a rappelé Hedi Annabi lors d'une interview avec ONUCI-FM , hier à Abidjan.

Le responsable du maintien de la paix a affirmé avoir eu « de très nombreux contacts » sur place.

« J'ai consulté très largement nos amis ivoiriens, y compris le Président [Laurent] Gbagbo et le Premier ministre [Guillaume] Soro afin de recueillir leurs sentiments sur la situation et de recueillir leurs avis sur le rôle qu'ils souhaiteraient voir les Nations Unies jouer dans la mise en oeuvre de l'Accord », a-t-il dit.

Le président Gbagbo a nommé le 26 mars dernier Guillaume Soro, le chef des Forces nouvelles, mouvement rebelle qui contrôlait jusqu'à présent le nord du pays, au poste de Premier ministre (dépêche du 28.03.2007).

« J'ai trouvé qu'il y avait une décrispation très nette, très perceptible de la situation dans le pays, et j'ai trouvé auprès des responsables ivoiriens l'expression d'une volonté très claire de mettre en oeuvre l'Accord de Ouagadougou et d'essayer de s'en tenir dans toute la mesure du possible au chronogramme annexé à cet Accord », a-t-il affirmé.

L'Accord de Ouagadougou, signé entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro le 4 mars 2007, et facilité par le président de la Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest, le président burkinabé Blaise Compaoré doit permettre de résoudre « les problèmes clefs qui avaient empêché les progrès sur l'identification de la population, le désarmement, la réforme et la restructuration des forces armées, la restauration de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire, la réunification du pays et la préparation des listes électorales, afin d'assurer des élections crédibles, libres et justes ».

A la question de savoir quel serait le rôle de l'ONU après la signature de cet accord, Hedi Annabi a souligné que tous ses interlocuteurs, à commencer par le président Gbagbo, avaient confirmé « leur souhait de voir l'ONUCI continuer son travail pour appuyer la mise en oeuvre de l'Accord ».

Il faudra toutefois apporter certains ajustements à l'action de l'ONUCI, à commencer par celle qui dérive de la suppression de la « zone de confiance », zone contrôlée jusqu'à présent par les forces des Nations Unies et les forces françaises appelées « Forces impartiales », qui sert de zone tampon entre le nord et le sud.

« La zone de confiance doit être remplacée par une ligne verte le long de laquelle les Nations Unies doivent installer des points d'observation. Ne serait-ce que ces dispositions de l'Accord nécessitent déjà un ajustement de notre dispositif », a fait remarquer Hedi Annabi.

Ce dernier a précisé que si « la responsabilité du maintien de la loi et de l'ordre dans la zone de confiance » serait « transférée aux Brigades Mixtes ivoiriennes », les forces de l'ONUCI et les Forces impartiales, tout en se retirant de la zone de confiance, conserveront une « présence significative ».

Interrogé par ailleurs sur la tenue des élections présidentielles, déjà reportées en octobre 2006, le Secrétaire général adjoint a souligné que toutes les parties concernées lui avaient « réaffirmé leur détermination et leur volonté de voir se tenir en Côte d'Ivoire des élections libres, crédibles, propres, transparentes, conformes aux normes internationales en vigueur ».