Le HCR de plus en plus inquiet pour la communauté palestinienne de Bagdad
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) fait part aujourd'hui de sa profonde préoccupation après un raid des forces de sécurité iraquiennes dans un quartier palestinien de Bagdad qui a fait au moins un mort.
« Le raid a entraîné la fuite d'au moins 41 personnes de la capitale qui ont rejoint 850 autres Palestiniens bloqués à la frontière entre l'Iraq et la Syrie depuis le mois de mai dernier », a souligné le porte-parole de l'Agence, Ron Redmond, lors de son point presse à Genève aujourd'hui.
Les forces de police et les forces multinationales ont confirmé que cette opération s'inscrivait dans le cadre du plan de sécurité pour Bagdad.
L'homme tué était un garde de l'une des mosquées de la capitale iraquienne et a, « selon certaines informations, reçu au moins une balle dans la tête ».
« Le HCR et d'autres organisations ont aussi recueilli des allégations d'abus physique et possiblement de torture pendant la période de détention, ce que les autorités iraquiennes démentent », a précisé Ron Redmond, indiquant qu'un total de 51 personnes ont été arrêtées, 9 d'entre elles étant maintenues en détention.
La violence aurait éclaté quand les Palestiniens ont résisté à l'opération, faisant valoir qu'ils vivent dans la peur après des mois où ils ont été la cible de plusieurs groupes.
« Beaucoup ont été kidnappés, arrêtés et tués », a rapporté le porte-parole du HCR.
« Ils ont souvent fait part de leur préoccupation sur le manque de protection de la part des forces de sécurité iraquiennes », a-t-il ajouté.
Le HCR a reçu récemment des informations selon lesquelles des familles de détenus palestiniens auraient été forcées de payer des milliers de dollars à certains membres des forces de sécurité iraquiennes pour les protéger de la torture et de la mutilation.
Les Palestiniens qui sont arrivés à la frontière avec la Syrie ont raconté que leurs maisons avaient été vidées de leurs meubles et qu'on leur avait signifié qu'ils disposaient de deux jours pour partir.
Au moins 186 Palestiniens ont été assassinés à Bagdad entre les mois d'avril 2004 et de janvier 2007, mais le HCR estime que ce nombre est en réalité bien plus élevé.
« Des centaines de familles palestiniennes ont été expulsées de leurs maisons, sans nulle part où aller », a souligné Ron Redmond.
« Le HCR continue d'exhorter avec force les autorités iraquiennes et les forces multinationales à fournir de la protection, autant que possible, à la communauté palestinienne de Bagdad, et appelle urgemment les pays de la région et d'ailleurs à offrir un accueil temporaire aux réfugiés palestiniens d'Iraq ».