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Libéria : Ban Ki-moon conseille de prolonger la Mission dans le pays pour une année supplémentaire

Libéria : Ban Ki-moon conseille de prolonger la Mission dans le pays pour une année supplémentaire

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Le Libéria continue de faire des progrès constants sur la voie de la consolidation de la paix, de la stabilité et de la démocratie mais doit toujours relever d&#39énormes défis en matière de reconstruction et de développement, résultat de 14 ans de guerre civile, écrit le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, dans son nouveau rapport périodique sur le pays.

« Vu les difficultés et les progrès limités qui ont été accomplis sur la voie de la réalisation des objectifs de la Mission en matière de consolidation et de réduction des effectifs, je recommande que le mandat de la Mission des Nations Unies au Liberia (MINUL) soit prorogé pour une période de 12 mois, jusqu'au 31 mars 2008 », souligne le Secrétaire général dans ce rapport qui couvre la situation au Libéria depuis le 11 décembre 2006.

Parmi les difficultés auxquelles le pays est toujours confronté, Ban Ki-moon évoque notamment « la pauvreté généralisée, l'insécurité alimentaire, le taux de chômage élevé, l'analphabétisme généralisé, le mauvais état des infrastructures et la prestation des services de base qui laisse à désirer, s'agissant notamment de l'eau potable, des services de santé et de l'éducation ».

« La situation politique générale est restée relativement stable pendant la période considérée », note le rapport, indiquant que dans le cadre de la campagne de lutte contre la corruption menée par le Gouvernement, l'ancien Président de l'ex-Gouvernement national de transition du Libéria, Charles Gyude Bryant, ainsi que plusieurs anciens ministres et ministres adjoints, ont été inculpés de malversations.

« Le risque de conflits interethniques localisés résultant de différends concernant des terres et des biens demeure très préoccupant », souligne Ban Ki-moon, et « les tensions politiques et économiques en Guinée ont de quoi inquiéter ».

Les 14 et 15 décembre 2006, la Présidente Johnson-Sirleaf et le Président de la Sierra Leone, Ahmed Tejan Kabbah, se sont rendus à Conakry pour y rencontrer le Président de la Guinée, Lansana Conté, et débattre de questions sous-régionales.

« Après son retour à Monrovia, la Présidente Johnson-Sirleaf a fait une déclaration à la presse soulignant que tout Libérien traversant la frontière pour participer au conflit en Guinée agirait en violation des lois libériennes », rappelle le rapport.

« Les conditions de sécurité sont demeurées stables le long des frontières avec la Sierra Leone, la Côte d'Ivoire et la Guinée, aucune menace visible ne pesant sur la stabilité du Libéria, en dépit de rumeurs selon lesquelles d'anciens combattants libériens participaient aux troubles qui se produisaient en Guinée et d'informations non confirmées faisant état de mouvements transfrontières d'anciens combattants libériens en direction de la Côte d'Ivoire », ajoute-t-il.

Concernant la situation sécuritaire dans le pays, « elle est restée généralement calme et stable » et « la criminalité, en particulier le vol à main armée, a sensiblement diminué à Monrovia et aux environs, alors que le nombre de cas de viol signalés augmentait pendant la période considérée ».

Le Secrétaire général insiste sur le fait qu' « il reste à entreprendre plusieurs tâches essentielles pour la consolidation de la paix dans le pays, notamment la réinsertion des ex-combattants, la réinstallation des rapatriés, la réforme du système judiciaire et l'instauration de l'état de droit dans tout le pays ».

A cet égard, « la lenteur des travaux de la Commission vérité et réconciliation, due à un certain nombre de problèmes de gestion, de personnel et d'ordre budgétaire, est une source de préoccupation ».

« Il convient de résoudre d'urgence ces problèmes pour permettre à la Commission de poursuivre son action, indispensable pour assurer une paix durable au Libéria », souligne Ban Ki-moon.

Créée le 19 septembre 2003 par la résolution 1509 du Conseil de sécurité, la MINUL vise à aider le Libéria à se relever d'une guerre civile de quatorze ans qui a causé la mort de 150.000 personnes, l'exil de 850.000 autres dans les pays voisins et provoqué l'effondrement total de l'ordre public.