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Le Timor Leste a encore besoin du soutien des Nations Unies, souligne Atul Khare devant le Conseil de sécurité

Le Timor Leste a encore besoin du soutien des Nations Unies, souligne Atul Khare devant le Conseil de sécurité

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Le Représentant spécial du Secrétaire général au Timor-Leste, Atul Khare, a insisté auprès du Conseil de sécurité sur l&#39importance du tournant que connaît à l&#39heure actuelle la jeune nation timoraise, qui se prépare à sa première élection présidentielle depuis la restauration de l&#39indépendance en 2002.

Le Timor-Leste a besoin d'un appui à long terme de la communauté internationale, ce qui justifie la demande du Secrétaire général tendant à une prorogation d'un an du mandat de la MINUT, a-t-il souligné lors d'une séance publique du Conseil.

Ces élections devraient avoir un impact unificateur sur la classe politique et sur la société dans son ensemble, a-t-il estimé, rappelant que la date du premier tour de scrutin a été fixée au 9 avril, tandis que celle des élections législatives sera fixée ultérieurement.

Au cours de la présentation de son rapport, le Représentant a évoqué les nombreux défis auxquels le pays sera confronté d'ici là, en particulier la saison des pluies, qui ne facilite pas la circulation des hommes et des informations, et surtout la sécurité. « Bien que la situation soit relativement calme, elle demeure volatile et des actes de violence sont commis régulièrement », a-t-il affirmé.

Atul Khare a également décrit les progrès faits en matière de police et souligné que la justice était une condition préalable à toute réconciliation. « Les efforts doivent se poursuivre afin que toute impression d'impunité soit réfutée », a-t-il insisté, ajoutant à cet égard que l'évasion du commandant Reinado avec 56 prisonniers en août dernier constituait « une grave menace à la paix civile ».

Le Représentant spécial a aussi évoqué la situation économique et noté que des signes de progrès étaient déjà visibles à Dili, la capitale timoraise, mais que « la situation demeure difficile, en particulier pour les déplacés », et qu'elle le resterait après les élections ».

« Bâtir un État pratiquement à partir de rien est une tâche herculéenne », a rappelé de son côté Jose Ramos-Horta, Premier Ministre et ministre de la Défense du Timor-Leste, qui a demandé aux Nations Unies de continuer à apporter leur appui.

« Les expériences de Singapour, de la Malaisie ou encore de la République de Corée ont montré qu'il fallait du temps pour enregistrer des succès, plusieurs dizaines d'années d'engagement et de discipline dans la mise en place des institutions, le développement socioéconomique, les investissements dans la formation et l'éducation, et la capacité de transformer les lacunes en atouts », a-t-il ajouté devant les membres du Conseil.

« Aujourd'hui, le Timor-Leste et la communauté internationale comprennent mieux les défis auxquels ils sont confrontés, la prorogation du mandat de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT) pour une autre période de 12 mois serait le premier pas vers un succès durable au Timor-Leste », a-t-il plaidé.

Jose Ramos-Horta, qui était représentant permanent du mouvement indépendantiste du Timor-Oriental auprès des Nations Unies depuis 1975 et s'est vu attribué le prix Nobel de la paix avec l'évêque Carlos Belo en 1996, a rappelé qu'il s'était engagé, en prenant ses fonctions, à gouverner en tant qu'avocat des pauvres.

« L'élimination de la pauvreté, la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et la création de conditions favorables à la bonne gouvernance continuent d'être les principes directeurs du gouvernement timorais », a-t-il assuré.