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Le Conseil des droits de l&#39homme désigne les membres de sa mission spéciale sur le Darfour

Le Conseil des droits de l&#39homme désigne les membres de sa mission spéciale sur le Darfour

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Le président du Conseil des droits de l&#39homme, Luis Alfonso de Alba, a annoncé aujourd&#39hui que la Mission de haut niveau au Darfour sera dirigée par Jody Williams, prix Nobel de la Paix 1997 et co-fondatrice en 2006 de la Nobel Women&#39s Initiative.

Le président du Conseil des droits de l'homme, Luis Alfonso de Alba, a annoncé aujourd'hui que la Mission de haut niveau au Darfour sera dirigée par Jody Williams, prix Nobel de la Paix 1997 et co-fondatrice en 2006 de la Nobel Women's Initiative.

Mme Sima Samar, rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l'homme au Soudan, participera également à la mission, indique un communiqué publié aujourd'hui à Genève.

Le président a également invité les personnalités suivantes à faire partie de la Mission de Haut niveau en leur qualité personnelle : M. Mart Nutt, membre du Parlement estonien et membre de la Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (ECRI) du Conseil de l'Europe; M. Bertrand Ramcharan, ancien Haut-Commissaire aux droits de l'homme par intérim et Haut-Commissaire adjoint; M. Patrice Tonda, Représentant permanent du Gabon auprès des organisations internationales à Genève; et M. Makarim Wibisono, Représentant permanent de l'Indonésie auprès de l'Office des Nations Unies à Genève et ancien président de la session de 2005 de la Commission des droits de l'homme.

A l'issue d'une session extraordinaire consacrée à la situation des droits de l'homme au Darfour, le Conseil des droits de l'homme avait décidé, par consensus, de dépêcher une mission de haut niveau au Darfour pour y évaluer la situation des droits de l'homme et les besoins du Soudan à cet égard (dépêche du 13.12.06).

Le Conseil avait décidé que la mission serait composée de cinq personnes, hautement qualifiées, désignées par le président du Conseil après consultation avec les membres du Conseil ainsi que de la rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l'homme au Soudan.

Il leur est demandé de présenter un rapport à la prochaine session ordinaire du Conseil, qui se tiendra à Genève du 12 mars au 5 avril 2007.

Les membres de la mission arriveront à Genève dans les prochains jours afin de préparer la mission avant leur départ pour la région peu de temps après.

Une première commission d'enquête internationale avait été déployée fin 2004.

Dans un rapport publié début 2005, la commission d'enquête avait accusé le gouvernement soudanais de « crimes contre l'humanité » (dépêche du 01.02.05).

Dans son dernier rapport sur la question, le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) avait dénoncé au mois d'octobre de nouveaux massacres « à grande échelle » commis par les milices arabes, soutenues par le gouvernement du Soudan, sur les villages du Darfour, peuplés principalement de tribus africaines (dépêche du 09.10.06).

« Au cours des six dernières semaines, plusieurs centaines de civils ont été tués et plus de 80 000 personnes ont été obligées de fuir leurs maisons », avait rappelé hier Louise Arbour, Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l'homme, dans un discours prononcé au Conseil.

« Des viols massifs et d'autres violations des droits de l'homme flagrantes se poursuivent. L'impunité qui règne permet et même encourage les auteurs de ces crimes à continuer », avait encore dénoncé.

Dans une déclaration conjointe publiée la semaine dernière, les agences humanitaires des Nations Unies ont tiré à nouveau la sonnette d'alarme, dénonçant « la violence inacceptable » à l'encontre des travailleurs humanitaires au Darfour et expliquant que l'insécurité était devenue telle que l'accès aux populations n'était pratiquement plus possible (dépêche du 17.01.07).

« Au cours des six derniers mois, plus de 250 000 personnes ont été déplacées par les combats, la plupart d'ente eux fuyant pour la deuxième ou troisième fois. Les villages ont été brulés, pillés et bombardés de manière arbitraire. Les plantations et les récoltes ont été détruites. La violence sexuelle contre les femmes a atteint des niveaux alarmants », dénonçaient les agences.