Somalie : Ban Ki-moon plaide pour une solution politique et diplomatique
Interrogé sur la Somalie après l'attaque militaire américaine dans le pays, le Secrétaire général Ban Ki-moon a plaidé aujourd'hui, lors de sa première conférence de presse depuis son arrivée à l'ONU, pour la recherche d'une solution politique et diplomatique au conflit.
L'attaque américaine en Somalie « rappelle brutalement la nécessité de redoubler les efforts politiques et diplomatiques pour stabiliser la situation dans le pays aussi vite que possible », a déclaré le Secrétaire général, lors d'une conférence de presse donnée à New York.
« Nous devons faire tous les efforts possibles pour protéger les civils », a aussi affirmé Ban Ki-moon, se disant à nouveau « très préoccupé » par l'impact de ces attaques sur la population.
« Alors que je comprends parfaitement la nécessité derrière ces attaques, nous devons faire en sorte que cette situation n'ait pas des conséquences inattendues », a-t-il ajouté.
Avec l'autorisation du Gouvernement de transition fédéral somalien, l'aviation américaine a bombardé, le 9 janvier, des positions des membres des tribunaux islamiques accusés d'appartenir à l'organisation terroriste islamique Al-Qaida et d'avoir participé à plusieurs attentats contre des ambassades américaines en Afrique de l'Est.
« Il est dans l'intérêt de tous de revenir à un processus politique et négocié. Mon Représentant spécial pour la Somalie travaille à cette question en collaboration étroite avec les parties », a insisté le Secrétaire général.
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, François Lonsény Fall, a salué aujourd'hui « le résultat positif » des rencontres de cette semaine entre le président somalien Abdullahi Yusuf et ses prédécesseurs Abdikassim Salad Hassan et Ali Mahdi, a fait savoir la porte-parole de l'ONU à New York.
Après leurs entretiens, les trois hommes se sont mis d'accord sur le fait que des troupes de maintien de la paix africaines et internationales devaient être déployées immédiatement pour remplacer les troupes éthiopiennes qui protègent le gouvernement de transition.
Le Conseil de sécurité a autorisé le 6 décembre dernier le déploiement de forces de l'Autorité intergouvernementale de développement (IGAD) et des Etats membres de l'Union africaine pour protéger les membres et les infrastructures du gouvernement provisoire, installé à Baidoa (dépêche du 6.12.06).
Réitérant le soutien des Nations Unies au gouvernement provisoire, le Représentant spécial a estimé que de telles rencontres envoyaient le message à la population somalienne que la réconciliation était possible dans leur pays.
Ban Ki-moon avait réitéré hier son appel à une solution négociée en Somalie et au retrait de toutes les troupes étrangères.
« Le Secrétaire général a pris note du fait que le gouvernement de transition somalien a accueilli l'intervention des troupes éthiopiennes et des forces américaines, mais il reste convaincu qu'il est dans l'intérêt de tous d'éviter l'escalade et de retourner à un processus politique conformément à la résolution 1715 du Conseil de sécurité », avait indiqué sa porte-parole, Michèle Montas, lors de son point de presse (dépêche du 10.01.07).