L'actualité mondiale Un regard humain

Le Conseil de sécurité confirme le retour en force des Taliban en Afghanistan

Le Conseil de sécurité confirme le retour en force des Taliban en Afghanistan

media:entermedia_image:7a019f9b-806d-4f50-8330-bb8e0f5f0c8a
Présentant le bilan de la mission du Conseil de sécurité qu&#39il a dirigée en Afghanistan récemment, l&#39ambassadeur japonais Kenzo Oshima a affirmé que tout semblait indiquer un retour en force des Taliban, notamment en raison de l&#39incapacité du gouvernement à assurer la sécurité et à fournir des services sociaux de base à sa population.

L'industrie des stupéfiants joue un rôle important dans le financement de la rébellion, a ajouté le Représentant permanent du Japon, lors d'une séance publique au Conseil de sécurité, au cours de laquelle il a présenté les conclusions de la mission effectuée du 11 au 16 novembre dernier.

La multiplication des groupes rebelles et terroristes, conjuguée à la hausse des activités liées à la production et au trafic de stupéfiants, constitue la plus grave menace non seulement à la paix et à la sécurité de l'Afghanistan mais aussi à celles de la région d'Asie centrale, a-t-il insisté.

À ces fléaux, Kenzo Oshima a ajouté le manque de bonne gouvernance et la corruption qu'il a décrit comme autant de facteurs interdépendants qui alimentent la déception du peuple afghan à l'égard de ses institutions.

Le fait que des seigneurs de la guerre, qui ont commis des violations massives des droits de l'homme, soient encore aux commandes ne fait que renforcer le sentiment d'impunité, a-t-il ajouté.

L'ambassadeur japonais a pourtant souligné les efforts notables déployés depuis quatre ans pour réaliser la réconciliation nationale et promouvoir les institutions démocratiques, conformément à l'accord de Bonn du 5 décembre 2001.

Mais en 2006, les progrès ont été insuffisants, a-t-il constaté.

La situation semble tout particulièrement inquiétante dans le sud et le sud-est du pays où l'État s'avère incapable d'étendre son autorité, laissant prospérer des zones de non-droit. Tout semble indiquer un retour en force des Taliban et ce climat délétère décourage grandement l'investissement privé, indispensable à la lutte contre un chômage endémique, a-t-il expliqué.

À la lumière de ce constat, les membres du Conseil et d'autres délégations se sont accordés à reconnaître la responsabilité cruciale de la communauté internationale vis-à-vis de l'Afghanistan, indique un communiqué de l'ONU.

Le Pacte pour l'Afghanistan continue de sceller le partenariat avec le pays, ont rappelé les membres du Conseil. La communauté internationale avait adopté le 31 janvier à Londres un « Pacte pour l'Afghanistan », une feuille de route qui fait suite au « Processus de Bonn » et qui vise à consolider la paix et la démocratie dans le pays.

La coopération régionale est aussi apparue comme cruciale pour sécuriser notamment la frontière commune avec le Pakistan, devenue l'itinéraire privilégié des trafiquants de drogues et des groupes rebelles et terroristes.

Ces groupes, a souligné le représentant de l'Afghanistan, bénéficient d'un soutien logistique et matériel de l'extérieur du pays.

Accusé ainsi d'héberger la rébellion, le représentant pakistanais a rétorqué en affirmant que son gouvernement avait pris toutes les dispositions pour assurer la sécurité à la frontière. Le Pakistan a déployé 80 000 hommes et multiplié les avant-postes. On ne constate pas les mêmes efforts de l'autre côté de la frontière, a rectifié le représentant pakistanais qui a tout de même reconnu que des sympathisants d'Al-Qaïda et des Taliban avaient pu se mêler aux réfugiés afghans qui se sont enfuis dans son pays, ces dernières années. Il a cependant rejeté catégoriquement les allégations selon lesquelles le Pakistan serait devenu un sanctuaire pour les terroristes islamistes.

La communauté internationale a été unanimement invitée à redoubler d'efforts dans la fourniture d'une aide financière et matérielle au gouvernement afghan et à coordonner ses efforts par le biais de la Mission des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) et de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS).

imageRetransmission de la séance du Conseil de sécurité[2h24mins]