ONUDC : l'industrie de la drogue menace la construction de l'Etat afghan
Les riches producteurs paient des pots-de-vin pour éviter que leurs cultures ne soient détruites, réduisant ainsi l'efficacité des mesures anti-narcotiques et la crédibilité du gouvernement et de ses représentants locaux, affirme le rapport de l'ONUDC intitulé « L'industrie de la drogue en Afghanistan » et réalisé en collaboration avec la Banque mondiale.
Les efforts pour combattre l'opium n'ont produit que de maigres succès, souligne un communiqué publié à Washington.
Les mesures prises pour aider les fermiers qui vivent dans des zones reculées et qui disposent de ressources limitées sont le plus souvent inefficaces. La politique d'éradication des cultures d'opium affecte généralement les paysans les plus pauvres et les autorités doivent prendre soin de ne pas aggraver la situation, ajoute le communiqué.
« L'histoire nous enseigne qu'il faudra une génération pour débarrasser l'Afghanistan de l'opium », a déclaré le directeur de l'ONUDC, Antonio Maria Costa.
« Mais nous avons besoin de résultats concrets maintenant, par exemple en doublant en 2007 le nombre de provinces débarrassées de l'opium », a-t-il ajouté.
Antonio Maria Costa a notamment proposé que le soutien au développement des paysans et que l'arrestation des dirigeants corrompus soient concentrés dans une demi-douzaine de provinces qui ont enregistré de faibles niveaux de culture en 2006 afin de les libérer du fléau de l'opium en 2007.
La culture et la production d'opium ont atteint des niveaux records en 2006, avec une hausse de la production de 49%.