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Tchad : plus de 15 000 nouveaux déplacés depuis le début du mois

Tchad : plus de 15 000 nouveaux déplacés depuis le début du mois

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Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a estimé aujourd&#39hui à plus de 15 000 le nombre de personnes déplacées depuis le début du mois de novembre dans l&#39est du Tchad où les attaques contre les civils se sont multipliées, faisant de nombreux morts et terrorisant la population.

« Le HCR estime maintenant que plus de 90 000 personnes sont déplacées dans l'est du Tchad, notamment au moins 15 000 depuis début novembre dans le sud-est de la région de Goz Beida », a indiqué aujourd'hui le porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), lors d'une conférence de presse donnée à Genève.

« Quelque 7 000 d'entre eux se sont rassemblés dans les faubourgs de Goz Beida, où ils ont trouvé un abri sous les arbres ou n'importe où ils pouvaient s'abriter », a-t-il précisé.

La ville de Goz Beida, qui compte 8 000 habitants, accueille également quelque 15 000 réfugiés du Darfour dans le camp de Djabal géré par le HCR.

Au total, 218 000 réfugiés du Darfour sont hébergés dans 12 camps, à l'est du Tchad.

Le Tchad accueille également 46 000 réfugiés originaires de République centrafricaine dans le sud du pays.

« Des milliers de personnes déplacées ont trop peur de rentrer dans leurs villages car les groupes armés continuent d'évoluer dans la région. Des Tchadiens déplacés ayant essayé de retourner chez eux pour sauver quelques biens ont dans certains cas essuyé des coups de feu ou ont été tués », a rapporté le porte-parole.

Le HCR travaille avec les gendarmes tchadiens pour escorter de petits groupes de déplacés qui veulent retourner vers leurs villages pour récupérer leurs biens dans certains des 23 villages qui ont été détruits pendant les récentes attaques au sud et à l'est de la ville de Goz Beida.

La récente vague d'attaques affecte également les réfugiés soudanais du Darfour, qui se sentent de plus en plus en danger après avoir fui leur propre pays en 2003/2004.

Le HCR s'était dit récemment « extrêmement inquiet » de la détérioration de la situation dans le sud-est du Tchad, alors que de nouvelles attaques contre les civils étaient rapportées quotidiennement.

Les récits des Tchadiens déplacés se ressemblent tous. Les assaillants sont presque toujours identifiés comme étant d'origine arabe, souvent connus personnellement par les victimes comme étant des voisins avec lesquels ils vivaient depuis des générations. Ils sont souvent bien armés, particulièrement de kalachnikovs, se déplacent à cheval, à dos de chameaux ou en camion, quelquefois en tenue militaire, quelquefois en tenue civile (dépêche du 14.11.06 et dépêche du 09.11.06).