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Ouzbékistan : le Secrétaire général déplore l&#39absence d&#39enquête sur les événements d&#39Andijan

Ouzbékistan : le Secrétaire général déplore l&#39absence d&#39enquête sur les événements d&#39Andijan

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Saluant l&#39abolition de la peine de mort à partir de 2008 en Ouzbékistan, le dernier rapport sur la situation des droits de l&#39homme dans le pays déplore toutefois qu&#39une enquête internationale n&#39ait toujours pas été autorisée par le gouvernement sur les manifestations réprimées par les autorités à Andijan, les 13 et 14 mai 2005.

« Le Secrétaire général se félicite de la parution des décrets abolissant la peine de mort et introduisant l'habeas corpus à compter du 1er janvier 2008. Il encourage le gouvernement ouzbek à déclarer immédiatement un moratoire sur les condamnations à mort et leur exécution », affirme le dernier rapport sur la Situation des droits de l'homme en Ouzbékistan à l'Assemblée générale publié aujourd'hui.

« L'absence de réponse du gouvernement ouzbek à l'appel lancé pour qu'une commission internationale d'établissement des faits puisse enquêter sur les circonstances des manifestations d'Andijan et les allégations de graves violations des droits de l'homme qui continuent de circuler, montre qu'aucun progrès n'a été fait depuis l'adoption de sa résolution 60/174 par l'Assemblée générale », déplore néanmoins le Secrétaire général.

L'aggravation du sort des défenseurs des droits de l'homme et les restrictions de plus en plus dures imposées à la société civile, ONG comprises, sont particulièrement inquiétantes, ajoute-t-il.

Dans son rapport, le Secrétaire général appelle le gouvernement ouzbek à « tout faire pour protéger et préserver les droits des témoins des événements d'Andijan, des membres de leur famille, des journalistes, des défenseurs des droits de l'homme et autres membres de la société civile ». Il l'invite également à autoriser les institutions et les organismes internationaux à rendre visite librement à tous les détenus.

Le Secrétaire général demande aussi au gouvernement ouzbek de « faciliter l'accès des demandeurs d'asile et réfugiés qui sont retournés en Ouzbékistan, qu'ils soient détenus ou non » et de laisser les observateurs internationaux s'entretenir avec les quatre réfugiés et le demandeur d'asile qui sont revenus du Kirghizistan en Ouzbékistan en août 2006, ainsi qu'avec les quatre citoyens ouzbeks qui sont rentrés en Ouzbékistan en juin 2005 (dépêche du 9.08.06).

Le Secrétaire général demande enfin un accès à sa Représentante spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme, au Rapporteur spécial sur l'indépendance des juges et des avocats, au Rapporteur spécial sur la liberté de religion et de croyance, au Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires et au Rapporteur spécial sur la question de la torture.

Il demande enfin au gouvernement de s'efforcer davantage de donner suite aux recommandations présentées par le Rapporteur spécial sur la question de la torture dans son rapport de 2002 en mettant en oeuvre son Plan national d'action pour la mise en ?uvre de la Convention contre la torture ou autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Dans un rapport du 12 juillet 2005 sur la répression des manifestations d'Andijan, le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) faisait état de « témoignages directs dignes de foi qui fournissent de sérieuses raisons de croire que les militaires et les forces de sécurité ont commis de graves violations des droits de l'homme » (dépêche du 13 juillet 2005).

Selon les informations parues dans la presse, les événements d'Andijan ont commencé le 13 mai 2005 par des manifestations pacifiques devant un tribunal qui jugeait 23 personnes accusées d'être des extrémistes islamiques. L'intervention d'hommes armés pour libérer ces personnes ont été suivies de manifestations de la population, y compris des femmes et des enfants, qui ont été violemment réprimées par les autorités ouzbèks, notamment en tirant sur les manifestants et en achevant les blessés, faisant plusieurs centaines de morts.