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Côte d&#39Ivoire : le Secrétaire général déplore les 'obstructions' des dirigeants politiques

Côte d&#39Ivoire : le Secrétaire général déplore les 'obstructions' des dirigeants politiques

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La transition politique en Côte d&#39Ivoire continue d&#39être entravée par les « intérêts personnels » des dirigeants ivoiriens, déplore le Secrétaire général dans son dernier rapport au Conseil de sécurité dans lequel il lui demande de n&#39accepter une nouvelle prolongation que sous des conditions strictes, et pour la dernière fois.

« Ces quatre dernières années, la communauté internationale a consacré des ressources considérables à aider les parties ivoiriennes à sortir leur pays de la crise », rappelle le Secrétaire général dans son dernier rapport sur l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire ( ONUCI ).

« Malheureusement, ces trois derniers mois, les choses ont pris un tour nettement moins encourageant. Le manque évident de volonté politique des principaux dirigeants politiques ivoiriens, incapables de faire passer l'intérêt national avant leurs intérêts personnels et politiques et donc de régler les problèmes faisant obstacle à l'identification de la population, a conduit à une nouvelle impasse » y déplore Kofi Annan.

« À chaque étape importante du processus de paix, certains des principaux dirigeants politiques font délibérément de l'obstruction, exploitent les lacunes des accords, tirent avantage de subtilités juridiques et incitent leurs partisans à la violence. Par conséquent, la deuxième période de transition se termine, comme la première, sans que des élections aient pu se tenir ».

« Cela étant dit, même si sa frustration est bien compréhensible, la communauté ne doit pas abandonner le peuple ivoirien à son sort », affirme le Secrétaire général qui salue les recommandations de la CEDEAO pour l'après-transition qui se termine le 31 octobre.

« La CEDEAO, l'Union africaine et l'ONU ne peuvent pas se permettre de laisser une nouvelle période s'achever sans élections », ajoute le Secrétaire général qui se dit convaincu « que la durée de la nouvelle période de transition doit être déterminée sur la seule base du temps nécessaire pour achever le processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration, procéder efficacement à l'identification de la population, démanteler les milices, rétablir l'autorité de l'État et achever les préparatifs techniques en vue des élections ».

« Il ne doit plus être toléré que le manque de volonté politique des dirigeants politiques ivoiriens entrave les progrès », affirme le Secrétaire général.

« Il faut donc faire bien comprendre à ces dirigeants que si la transition est à nouveau prolongée, ce sera pour la dernière fois » affirme Kofi Annan.

Avant de procéder à des recommandations détaillées, le rapport souligne que si des élections ne se tiennent toujours pas, la CEDEAO, l'Union africaine et le Conseil de sécurité devraient « envisager la mise en place d'une structure gouvernementale de transition, composée de personnalités impartiales issues de la société civile, qui puisse achever les programmes de transition, organiser les élections, et ainsi répondre au désir qu'ont les Ivoiriens et les États de la région de voir le pays se stabiliser pour de bon ».

En outre, « le désarmement et l'identification doivent être menés en parallèle ».

Enfin, le Secrétaire général insiste sur le fait que « si les grands principes devant régir la délivrance des certificats de nationalité et l'établissement des listes électorales, qui se trouvent au c?ur de l'impasse actuelle, mais aussi du conflit lui-même, ne sont pas définis précisément, sans aucune ambiguïté, la prochaine période de transition ne sera, comme les précédentes, qu'une suite d'impasses menant à d'autres impasses ».