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Hans Blix plaide pour la stricte interdiction des armes atomiques

Hans Blix plaide pour la stricte interdiction des armes atomiques

Hans Blix
« Plus il y d&#39armes de destruction massive (ADM) produites et stockées, plus le risque d&#39utilisation ou de menace d&#39utilisation de ces armes augmente et déstabilise l&#39équilibre entre les États », a déploré aujourd&#39hui Hans Blix, président de la Commission sur les armes de destruction massive, devant la Première Commission de l&#39Assemblée générale.

L'ancien Chef des inspecteurs des armements des Nations Unies a axé son propos sur la lutte contre la prolifération nucléaire. Évoquant le rapport « Armes de terreur » réalisé par la Commission indépendante sur la prolifération des armes de destruction massive, M. Blix, qui a présidé cet organe, a expliqué que l'actualité récente et la stagnation persistante de l'édifice onusien de désarmement intimaient à la communauté internationale de relancer l'effort de mobilisation des gouvernements et de la société civile.

Hans Blix, qui a été directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et responsable des inspections sur les armes de destruction massive en Iraq en 2003, avait présenté à New York 60 recommandations pour accélérer l'élimination des « armes de terreur » dans le monde, contenues dans un rapport commissionné par le gouvernement suédois et remis au Secrétaire général des Nations Unies, le 1er juin 2006.

« L'utilisation d'une fraction des 27 000 armes atomiques toujours disponibles pourrait entraîner la destruction complète de la planète », a lancé Hans Blix, avant de faire part de son inquiétude devant l'évolution des doctrines de sécurité, qui, dans de nombreux pays très puissants, continuent d'encourager au développement de programmes nucléaires potentiellement dévastateurs.

Revenant sur les principes devant guider, dans le cadre des Nations Unies, l'action collective de désarmement et de non-prolifération, Hans Blix a estimé que la meilleure garantie contre l'utilisation des armes nucléaires était leur interdiction stricte.

Sur le plan de la vérification et du suivi d'application des mesures de non-prolifération nucléaire, M. Blix a souhaité que le système de garanties de l'AIEA ne soit pas remis en cause, et cela pour des raisons financières.

Il a également recommandé que, pour contribuer à sortir de l'impasse, le Conseil de sécurité mette en place une unité qui fournirait des informations techniques fiables sur toutes les questions liées à l'usage des ADM. « Par exemple, a-t-il dit, une telle unité aurait pu indiquer la nature réelle de l'explosion en République populaire démocratique de Corée. »

Plaidant par ailleurs pour un respect scrupuleux du moratoire sur les essais nucléaires, établi dans l'attente de l'entrée en vigueur du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICEN), M. Blix a exhorté les États à s'abstenir, comme le prévoit ledit Traité, de produire à des fins militaires du plutonium et de l'uranium enrichi.

Voir le compte-rendu complet de la séance dans le communiqué de l'ONU.