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Le HCR dénonce la reprise meurtrière du passage de clandestins entre la Somalie et le Yémen

Le HCR dénonce la reprise meurtrière du passage de clandestins entre la Somalie et le Yémen

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Le commerce du passage de clandestins a repris une nouvelle fois cette année dans le golfe d&#39Aden, avec quatre bateaux bondés qui sont arrivés de la Somalie au Yémen en moins d&#39une semaine, indique aujourd&#39hui le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

« Bien que la mer soit toujours agitée, la saison de navigation a commencé », a indiqué le représentant du HCR pour le Yémen, Adel Jasmin, dans un communiqué publié à Bir Ali.

Cette saison de navigation dure des mois de septembre à avril.

« On estime que des centaines de personnes, en quête d'un refuge ou de meilleurs conditions économiques, meurent en mer chaque année, lorsqu'ils sont utilisés par des réseaux de passeurs », a-t-il poursuivi.

« La plupart de ceux que nous avons interrogés indiquent qu'ils ont quitté la Somalie en raison de l'insécurité, de la sécheresse et des conditions économiques difficiles qui y perdurent », a souligné Adel Jasmin.

« Ils ont raconté qu'il n'y avait ni eau, ni nourriture à bord et que le traitement qu'ils ont reçu de l'équipage était, comme d'habitude, inhumain », a-t-il ajouté.

« Les survivants ont dit que l'équipage les battait et les a jetés hors du bateau samedi dernier, alors qu'ils étaient toujours en eaux profondes, provoquant la mort de quatre personnes. Seuls deux corps ont pu être retrouvé et enterré, anonymement, sur la côte ».

Les passeurs opèrent depuis le port commercial de Bossasso à Puntland, une zone du nord est de la Somalie à 300 kilomètres des côtes yéménites qui s'est auto-déclarée autonome.

La plupart des passagers sont Somaliens mais il y a également de nombreux Ethiopiens.

« Le premier groupe arrivé cette saison a attendu une semaine avant que le bateau ne les emmène de Bossasso au Yémen et indique qu'il y a de grands groupes de personnes qui attendent leur tour », a souligné Adel Jasmin.

« Il y aurait trois bateaux pleinement opérationnels qui naviguent entre Puntland et le Yémen », a-t-il ajouté.

Malgré les appels répétés du HCR pour une action internationale contre les réseaux de passeurs, le trafic se poursuit. Chaque saison, des centaines de personnes trouvent la mort pendant la traversée.

Le HCR a travaillé dans la région à l'information des populations concernant le danger d'avoir recours aux passeurs dans le golfe d'Aden en produisant notamment un programme vidéo et radio sur le sujet.

Le Haut Commissaire aux réfugiés, António Guterres, a appelé la communauté internationale à faire pression sur les autorités de Puntland, afin qu'elles combattent ces passeurs, et à soutenir les efforts internationaux pour venir en aide aux personnes déplacées, afin qu'elles n'en soient pas réduites à risquer leurs vies à essayer de rejoindre le Yémen.

Le Yémen est l'un de rares pays de la région à avoir ratifié la Convention sur les Réfugiés de 1951 et a fait preuve de générosité en accueillant les réfugiés de Somalie, souligne le HCR.

Il y a actuellement 88 000 réfugiés enregistrés au Yémen, dont 84 000 sont Somaliens.