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L'attaque du Hezbollah a créé une « nouvelle réalité » au Moyen-Orient, affirme Terje Roed-Larsen

L'attaque du Hezbollah a créé une « nouvelle réalité » au Moyen-Orient, affirme Terje Roed-Larsen

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Les deux émissaires de l'ONU au Moyen-Orient, Alvaro de Soto et Terje Roed-Larsen, ont estimé aujourd'hui à New York que l'attaque du Hezbollah, suivie de l'offensive israélienne, avait créé une « nouvelle réalité », à la frontière entre Israël et le Liban, qui rendait plus nécessaire le règlement du conflit israélo-palestinien.

« S'il existe un consensus au niveau international sur la situation au Moyen-Orient, il porte d'abord sur le fait qu'il est très difficile de parvenir à une cessation des hostilités sans cadre politique » et ensuite sur le fait « qu'il est impossible de revenir à la situation antérieure », a déclaré Terje Roed-Larsen, lors d'une conférence de presse au nom de la délégation de paix au Moyen-Orient du Secrétaire général, à New York, aux côtés d'Alvaro de Soto.

image Retransmission de la conférence de presse[25mins]

« Les faits ont changé sur le terrain et au c?ur de cela il y a la mise en oeuvre de la résolution 1559 (2004) du Conseil de sécurité », a déclaré Terje Roed-Larsen.

« L'attaque menée par le Hezbollah, en tuant et kidnappant des soldats israéliens - sans consulter et sans tenir compte du gouvernement libanais auquel il appartient - a créé une nouvelle réalité, non seulement au Liban mais aussi dans le monde arabe, où elle a rencontré une critique unanime reflétée dans la récente déclaration de la Ligue arabe », a dit Terje Roed-Larsen.

« Je crois que cette action a changé la perception du Hezbollah dans le monde arabe » et notamment sa « légitimité politique », a-t-il affirmé.

En toute hypothèse, a estimé Terje Roed-Larsen, « si la situation continue, on ne peut exclure l'effondrement du gouvernement libanais, ce qui serait une tragédie pour le pays compte-tenu de la difficulté à le rétablir en raison du morcellement politique au Liban ».

Répondant à la question d'un journaliste sur la possibilité que l'armée libanaise affronte Israël aux côtés du Hezbollah, Terje Roed-Larsen a estimé que ce serait une « très dangereuse escalade du conflit ». « Nous exhorterions donc le gouvernement libanais à y réfléchir à deux fois, notamment pour sa survie », a-t-il ajouté.

Interrogé sur le rôle de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), Alvaro de Soto, qui occupe par ailleurs le poste de Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient et Représentant personnel du Secrétaire général auprès de l´Organisation de libération de la Palestine et de l´Autorité palestinienne, a estimé que « dans les conditions actuelles, compte-tenu de son mandat, il lui était très difficile d'agir sur le terrain».

« La FINUL a joué un rôle très utile en certaines occasions », mais tout le monde reconnaît qu'elle ne peut rester en l'état », a-t-il ajouté.

Interrogé par un journaliste sur l'influence de l'Iran dans la relance du conflit au Moyen-Orient afin de détourner l'attention de son programme nucléaire, Terje Roed-Larsen a indiqué qu'il « ne disposait pas d'informations indépendante à ce sujet », mais que « pratiquement tous les principaux interlocuteurs avaient une telle perception ».

Quant à la situation à Gaza, Alvaro de Soto a rappelé que le Territoire continuait « de subir une crise, qui existait déjà avant la capture du caporal Shalit », a dit Alvaro de Soto, en référence au soldat isréalien capturé par le Hamas.

Alvaro de Soto a mis en lumière la crise humanitaire et l'absence de cadre destiné à régler le problème israélo-palestinien.

Il a aussi rappelé que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s'était réclamé de la défense du peuple palestinien pour justifier ses actions. « Je crois qu'il serait très important de régler le conflit israélo-palestinien afin de retirer ce prétexte, car je doute que les Palestiniens ne croient que Nasrallah parle véritablement en leur nom ».

« Il y a un interlocuteur pour cela, et c'est le président Mahmoud Abbas », a dit Alvaro de Soto.

Cette conférence de presse faisait suite à l'exposé présenté par le chef de la délégation, Vijay Nambiar, au Conseil de sécurité.