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RDC : la MONUC dénonce incidents et irrégularités dans la campagne électorale

RDC : la MONUC dénonce incidents et irrégularités dans la campagne électorale

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A 15 jours du premier tour de l'élection présidentielle, la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (RDC) a dénoncé aujourd'hui de nombreux incidents et irrégularités ainsi que la violente répression d'une manifestation hier à Kinshasa.

« La campagne est entrée dans sa deuxième semaine. La MONUC reste globalement satisfaite de son déroulement. Toutefois, de nombreux incidents et irrégularités sont signalés à travers le pays », a déclaré Kemal Saïki, son porte-parole de laMission, lors d'une rencontre avec la presse aujourd'hui à Kinshasa.

La Mission a notamment déploré le « traitement discriminatoire réservé à certains candidats à la présidentielle qui sont obligés de payer des taxes aéroportuaires là où ils se rendent pour battre campagne alors que d'autres candidats ne sont pas soumis au même traitement ».

Le porte-parole a par ailleurs condamné une nouvelle fois les agressions, intimidations et assassinats de journalistes (dépêche du 10.07.06).

Dans une déclaration publiée aujourd'hui, la MONUC s'est déclarée par ailleurs préoccupée par la violente répression de la manifestation hier à Kinshasa, annonçant qu'elle ouvrait une enquête sur les incidents survenus.

« Les textes constitutionnels et réglementaires [?] autorisent les manifestations publiques sur simple déclaration auprès des autorités », a rappelé la Mission.

« La manifestation d'hier, ayant été déclarée à l'avance, n'aurait pas dû être interdite et réprimée », précise la déclaration.

« L'enquête devrait établir si les manifestants constituaient par leur nombre et leur comportement une menace sérieuse pour l'ordre public. Si tel n'était pas le cas, l'emploi de la force par la PNC (Police nationale congolaise) ne se justifiait pas », a ajouté la MONUC.

« Au moins deux blessés graves, un dans le coma et un autre avec la main arrachée, ainsi que plusieurs manifestants arrêtés, tel est le bilan provisoire de la dispersion par la police de la manifestation organisée par le Front pour la défense du Congo à Kinshasa, qui regroupe plusieurs partis d'opposition », indique un communiqué publié hier.

« La manifestation, qui devait se terminer devant les locaux de la Commission électorale indépendante (CEI) à Kinshasa, a été violemment réprimée par la police. Plusieurs manifestants et journalistes ont été asphyxiés par le gaz lacrymogène utilisé par la police pour disperser les manifestants », a rapporté la Mission.

Les quelques centaines de manifestants réclamaient davantage de transparence dans le processus électoral et dénonçaient les irrégularités.

Parmi les manifestants se trouvaient Maître Kamanda et Roger Lumbala, candidats à l'élection présidentielle, ainsi que certains membres du parlement.

« De la même manière, le 1er juillet 2006, à Likasi, une manifestation organisée [?] a été dispersée par la police sur ordre du maire qui aurait affirmé ne pas avoir été informé à temps », a par ailleurs indiqué la Mission dans un autre communiqué publié aujourd'hui.

Dans son dernier rapport sur la RDC, le Secrétaire général s'était inquiété des « manoeuvres d'intimidation » à l'encontre des journalistes et des médias » ainsi que de « la détention arbitraire » de membres de partis politiques (dépêche du 23.06.06).

Le premier tour de l'élection présidentielle est prévu pour le 30 juillet prochain. Avec ce premier tour, la RDC s'apprête à mettre fin à sa transition politique, entamée en 2003 après cinq années de conflits.