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Haïti : à l'aube du changement, l'ONU doit rester dans le pays, affirme Juan Gabriel Valdés

Haïti : à l'aube du changement, l'ONU doit rester dans le pays, affirme Juan Gabriel Valdés

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« L'ONU a déjà été présente dans le pays presque six fois. Et à chaque fois, elle a quitté Haïti au moment où la situation commençait à changer. Ce n'est pas le moment de partir, mais le moment de renforcer notre Mission », a déclaré aujourd'hui le Représentant spécial du Secrétaire général pour Haïti, Juan Gabriel Valdés, dont le mandat arrive à terme.

« L'ONU a déjà été présente dans le pays presque six fois. Et à chaque fois, elle a quitté Haïti au moment où la situation commençait à changer. Ce n'est pas le moment de partir, mais le moment de renforcer notre Mission », a déclaré aujourd'hui le Représentant spécial du Secrétaire général pour Haïti, Juan Gabriel Valdés, dont le mandat arrive à terme.

« En un sens, la transition a commencé à Haïti. La période de gestion du gouvernement provisoire a permis aux Haïtiens et à la communauté internationale de créer les conditions permettant de lancer une réorganisation de l'Etat » et « de commencer à faire face à la pauvreté, à la sécurité et au développement du pays », a dit Juan Gabriel Valdés lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU à New York.

Le Secrétaire général a adressé mercredi une lettre au Conseil de sécurité pour l'informer de son intention de nommer Edmond Mulet, du Guatemala, en remplacement de Juan Gabriel Valdés qui a indiqué son intention de retourner au Chili.

image? Retransmission de la conférence de presse[24mins] (suite au point de presse du porte-parole)

« René Préval a lancé un mouvement d'espoir. La société est mobilisée en faveur de son gouvernement, de même que les milieux d'affaires et les partis politiques ». « Et nous espérons que la communauté internationale, lors de la réunion qui aura lieu à Brasilia la semaine prochaine, réaffirmera son engagement à assister le pays », a dit Juan Gabriel Valdés.

« Deux réunions sont prévues, l'une à Brasilia, l'autre à Port-au-Prince, en Haïti, à la fin du mois de juin », a précisé le Représentant spécial. « La première, à l'invitation du gouvernement brésilien, aura pour but de réunir les pays fournisseurs de troupes et les donateurs, notamment le 'groupe restreint' composé de l'Union européenne, du Canada, des Etats-Unis et des pays d'Amérique latine. La deuxième, à l'invitation de la Banque mondiale, comprendra toutes les institutions financières et les pays donateurs, afin de susciter de nouvelles promesses ».

Le nouveau président haïtien, qui a pris officiellement ses fonctions la semaine dernière, devra présenter à Brasilia un plan de ses réformes pour les six prochains mois et pour les deux prochaines années (dépêche du 15.05.06).

Le Représentant spécial a indiqué attiré l'attention du gouvernement sur « la lutte contre la corruption, le contrôle des ports, du trafic, notamment des armes » et sur le programme de développement social.

S'agissant des fonds requis, « en 2004, 1,2 milliards de dollars ont été promis - 800 millions ont été fournis, mais il reste à voir l'exécution des projets. La réunion de Brasilia permettra donc de clarifier ce qui a été versé et utilisé au cours des deux dernières années », a dit Juan Gabriel Valdés.

« Il est absolument crucial que la communauté internationale fournisse un appui financier à René Préval pendant les premiers six mois de son mandat, afin que le gouvernement puisse payer les enseignants etc, ce dont il n'a pas les moyens à l'heure actuelle », a affirmé le Représentant spécial.

Au plan sécuritaire, « le président Préval a demandé que la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) reste dans le pays pendant son mandat, au moins jusqu'à ce que la police haïtienne puisse maintenir l'ordre et que le pouvoir judiciaire soit renforcé ».

« Nous sommes heureux du soutien qu'il accorde à notre Mission, et j'espère que le nouveau Représentant spécial Secrétaire général, M. Mulet du Guatemala, prendra ses fonctions dans de nouvelles conditions, pas seulement centrées sur la sécurité mais aussi sur le développement », a conclu Juan Gabriel Valdés.