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Pas d'accords de paix sans respect des droits de l'homme, affirme Louise Arbour

Pas d'accords de paix sans respect des droits de l'homme, affirme Louise Arbour

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« La paix et la justice ne peuvent être réalisés sans respect pour les droits de l'homme », a déclaré Louise Arbour lors d'un séminaire sur leur rôle dans les négociations de paix, à Berne, où elle a souligné que toute paix durable était incompatible avec l'impunité pour les auteurs des pires violations.

« Il est difficile de concevoir un comportement humain plus destructeur de tout l'éventail des droits de l'homme, des droits civils et politiques aux droits économiques, sociaux et culturels, que les conflits armés », a affirmé hier la Haut-Commissaire aux droits de l'homme, lors d'un séminaire organisé dans la capitale suisse à l'initiative de la Suisse et de la Norvège.

« Mettre fin à ces violations, et c'est le but des accords de paix, est donc l'objectif par excellence des droits de l'homme», a-t-il affirmé.

Louise Arbour a mis en garde contre ceux qui affirment qu'une « concentration trop grande sur les droits de l'homme mine la possibilité de conclure un accord de paix ».

« Un accord de paix réalisé par l'intermédiaire d'un marchandage aux dépends des droits fondamentaux des personnes affectées conduit à une 'paix' dépouillée que l'on ferait mieux de qualifier d'absence de conflit ouvert », a-t-elle déclaré.

La question des droits de l'homme doit intervenir dès le stade de la pre-négociation, jusqu'à la mise en œuvre des accords, a-t-elle estimé, ajoutant qu'il était crucial d'y inclure les organisations internationales, notamment le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH).

Louise Arbour a par ailleurs plaidé contre l'impunité. L'arrestation de Charles Taylor permet de tourner une page de l'histoire de l'Afrique de l'Ouest, a-t-elle souligné.

Dans l'ex-Yougoslavie, un sentiment d'échec perdurera tant que les dirigeants inculpés de nettoyage ethnique resteront en fuite, et que « certains sont morts avant d'être condamnés », a-t-elle rappelé en référence au décès récent de Slobodan Milosevic dans sa cellule du Tribunal pénal International pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), à La Haye.

« Au Darfour, en Ouganda et en République démocratique du Congo (RDC), la communauté internationale insiste, par l'intermédiaire de la Cour pénale internationale (CPI), pour que les responsables d'atrocités soient traduits en justice ».

Il faut donc réitérer qu'au cœur de toute reconstruction d'une société donnée se trouve la reconnaissance institutionnelle qu'il ne peut y avoir de paix durable sans impunité, a affirmé Louise Arbour.