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Ouzbékistan : le HCR regrette de devoir quitter le pays sur ordre du gouvernement

Ouzbékistan : le HCR regrette de devoir quitter le pays sur ordre du gouvernement

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L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a exprimé aujourd'hui ses regrets, suite à la décision du gouvernement ouzbek qui a donné un mois à l'agence pour quitter l'Ouzbékistan, alors qu'elle était présente dans le pays depuis plus de 10 ans pour apporter une aide à quelque 2.000 réfugiés, principalement Afghans.

Dans un communiqué publié aujourd'hui à Genève, le Haut Commissariat des Nations Unies aux réfugiés (HCR) annonce que l'agence a été informée de la décision du gouvernement ouzbek le 17 mars dernier par une lettre du ministère des Affaires étrangères.

« Le HCR a pleinement rempli sa tâche. Il n'y a donc plus de raison évidente pour que (l'agence) prolonge sa présence en Ouzbékistan. Par conséquent, le ministère demande au HCR de fermer son bureau à Tachkent d'ici un mois », affirme la lettre.

L'agence pour les réfugiés indique qu'elle se conformera à l'ordre du gouvernement et cherchera d'autres arrangements pour répondre aux besoins toujours existants de quelque 2.000 réfugiés, principalement des Afghans, et des demandeurs d'asile en Ouzbékistan.

« Nous sommes pleinement satisfaits d'avoir mené nos projets en Ouzbékistan en accord avec le mandat que nous avons reçu de l'Assemblée générale des Nations Unies qui consiste à protéger et trouver des solutions pour les réfugiés », a indiqué Erika Feller, Haut Commissaire adjoint.

« Les principes élémentaires de la protection des réfugiés continueront à guider toutes nos actions en faveur des réfugiés, partout où nous sommes présents, même lorsqu'il peut en résulter des conséquences négatives dans nos relations avec un Etat », a ajouté Erika Feller.

Suite aux événements d'Andijan de mai 2005, le HCR a procédé à l'évacuation humanitaire vers la Roumanie de 439 réfugiés ouzbeks qui avaient fui vers le Kirghizistan voisin.

Plus de 200 personnes parmi les réfugiés transférés en Roumanie ont été réinstallées dans des pays tiers, alors que 228 autres attendent encore leur départ. Quelque 11 Ouzbeks avaient été réinstallés directement depuis le Kirghizistan en septembre dernier.

Le HCR reste préoccupé par le sort de 4 réfugiés ouzbeks détenus au Kirghizistan, dont 2 se sont vu refuser l'asile après une décision de la Cour suprême en février dernier. L'agence a appelé le gouvernement kirghize à n'entreprendre aucune action qui viserait au retour forcé des réfugiés vers l'Ouzbékistan.

Le HCR reste aussi inquiet au sujet du sort d'un nombre croissant de demandeurs d'asile ouzbeks, détenus dans les pays de la Communauté des Etats indépendants (CEI) de l'ex-URSS, et expulsés contre leur gré vers l'Ouzbékistan

L'agence pour les réfugiés a ouvert son bureau en Ouzbékistan en 1993 pour soutenir ses opérations durant la guerre civile de 1992-93 au Tadjikistan et dans le nord de l'Afghanistan. Le travail actuel du HCR en Ouzbékistan concerne principalement le rapatriement volontaire et la réinstallation d'environ 2.000 réfugiés, afghans pour la plupart.

Un petit nombre de demandeurs d'asile originaires d'autres pays sollicitent aussi le bureau de Tachkent, où le HCR s'occupe de déterminer le statut des réfugiés.

L'Ouzbékistan est le seul pays de la CEI qui n'est pas signataire ni de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, ni de son Protocole de 1967.

Le pays ne dispose pas non plus de législation nationale et de procédure administrative concernant l'asile.