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Guantanamo : les détenus doivent être jugés ou libérés, affirme Kofi Annan

Guantanamo : les détenus doivent être jugés ou libérés, affirme Kofi Annan

Kofi Annan
Après la publication du rapport de cinq experts des Nations Unies dénonçant la pratique de la torture à Guantanamo et appelant à la fermeture du centre de détention américain, le Secrétaire général s'est prononcé aujourd'hui pour une fermeture, le plus tôt possible, et pour que les détenus soient « jugés ou libérés ».

« Tôt ou tard, il faudra fermer Guantanamo. Ce sera au gouvernement américain de prendre la décision » et « j'espère que ce sera plus tôt que tard », a déclaré aujourd'hui le Secrétaire général, lors d'une rencontre avec la presse à New York, à l'issue d'une déjeuner de travail avec les membres du Conseil de sécurité.

Comme les experts, Kofi Annan a souhaité que le cas des détenus « soit jugé dans un sens ou un autre », précisant qu'il fallait que les détenus soient « jugés ou libérés ».

Le Secrétaire général a aussi réaffirmé son soutien au principe de base selon lequel il faut trouver un équilibre entre une lutte efficace contre le terrorisme et la protection des libertés fondamentales.

Interrogé sur le statut des experts indépendants, Kofi Annan a confirmé que leur position ne représentait ni la voix officielle du Secrétaire général, ni celle du Secrétariat.

Dénonçant des actes de torture et des violations des droits à la santé et à la dignité humaine, cinq experts indépendants de la Commission des droits de l'homme des Nations Unies ont appelé aujourd'hui les Etats-Unis à fermer immédiatement le centre de détention de Guantanamo Bay et à traduire tous les détenus devant un tribunal compétent indépendant ou à les libérer (voir notre dépêche d'aujourd'hui).

Interrogé par ailleurs sur la publication récente de nouvelles photos de sévices commis par des soldats américains dans la prison d'Abu Ghraib en Iraq, Kofi Annan a estimé qu'elle était malencontreuse en cette période de fortes tensions et de colère dans l'affaire des caricatures du prophète Mahomet (voir notre dépêche du 9 février 2006).