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Timor : le rapport sur les violations des droits de l'homme pendant l'occupation remis à Kofi Annan

Timor : le rapport sur les violations des droits de l'homme pendant l'occupation remis à Kofi Annan

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Le président du Timor-Leste a remis aujourd'hui au Secrétaire général le rapport de la Commission accueil, vérité et réconciliation (CAVR), établie pour faire la lumière sur les violations des droits de l'homme, commises dans le pays pendant l'occupation indonésienne.

Le ministre des affaires étrangères du Timor-Leste, José Ramos-Horta, a annoncé, lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU à New York, que le président timorais Xanana Gusmão allait remettre aujourd'hui au Secrétaire général le rapport de la CARV, établie en 2001, pour faire la lumière sur les violations des droits de l'homme commises dans le pays, entre avril 1974 et octobre 1999.

image • Retransmission de la conférence de presse [31mins]

Selon les informations parues dans la presse, le rapport de la CARV accuserait l'Indonésie de « crime contre l'humanité ». Privation de nourriture, tortures, violences sexuelles : la politique de l'armée indonésienne a entraîné la mort de 84.000 à 183.000 personnes entre 1975 et 1999, soit un tiers de la population totale, affirmerait le rapport de 2500 pages.

Le président Gusmão a expliqué aujourd'hui aux journalistes que la CARV avait été établie conformément à la loi timoraise et que le gouvernement n'avait pas interféré avec son travail.

« La preuve en est que les violations des droits de l'homme commises par la partie timoraise y sont également consignées », a fait remarquer Xanana Gusmão.

« Le principal objectif du rapport est de dire ce qui s'est passé pendant 24 années de guerre. Les chiffres contenus dans ce rapport peuvent être contestés mais l'important est non seulement de rappeler à notre génération future de ne pas répéter les erreurs du passé, mais aussi de rappeler à la communauté internationale que cela ne peut plus se reproduire ailleurs », a-t-il ajouté.

« Le rapport de la Commission doit aider à panser les blessures », a-t-il encore souligné.

Le président timorais a également indiqué que le rapport sera transmis au gouvernement, au parlement timorais ainsi qu'à la communauté internationale, en précisant que cet effort de diffusion était dicté par une obligation juridique.

L'ensemble des partis politiques, associés à l'élaboration du rapport, ont reconnu leurs responsabilités dans les souffrances infligées au peuple et la nécessité de fournir des excuses au peuple timorais, a-t-il soutenu.

Xanana Gusmão a aussi estimé que le concept de justice ne pouvait pas se limiter à traduire en justice les auteurs d'atrocités. « Il faut aussi prêter attention aux anciens combattants, aux veuves et aux orphelins sans quoi notre lutte aura été vaine », a-t-il dit.

Le président a par ailleurs insisté sur la nécessité de maintenir une présence des Nations Unies après le mois de mai 2006, après à l'expiration du mandat de l'actuel Bureau des Nations Unies au Timor-Leste (BUNUTIL).

A cet égard, il a annoncé qu'il demanderait au Conseil de sécurité d'appuyer un « bureau politique spécial » de taille modeste.

Le Conseil de sécurité tiendra, lundi prochain, une séance publique sur la situation au Timor-Leste et l'action du BUNUTIL.