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L'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri n'est pas terminée, rappelle le Secrétaire général

L'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri n'est pas terminée, rappelle le Secrétaire général

Kofi Annan
A la veille de la présentation par Detlev Mehlis de son rapport au Conseil de sécurité dans l'enquête sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais, Rafic Hariri, et alors que la France et les Etats-Unis souhaitent une résolution à bref délai, le Secrétaire général a indiqué que l'enquête se poursuivait et qu'une fois terminée, les juges devraient commencer leur travail.

« Nous avons un rapport de Detlev Mehlis. L'enquête se poursuit et j'hésite donc à y ajouter quoi que ce soit », a déclaré aujourd'hui Kofi Annan, lors d'un point avec la presse, rappelant qu'il avait prorogé le mandat de la Commission d'enquête sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri.

Ce rapport, remis vendredi dernier au Secrétaire général et transmis au Conseil de sécurité, concluait à l'existence d'un « faisceau de preuves conduisant à l'implication tant du Liban que de la Syrie dans cet attentat terroriste », pointant vers des « membres hauts placés des services de renseignement syriens » et soulignant le manque de coopération de la Syrie dans l'enquête internationale indépendante (voir notre dépêche du 21 octobre 2005).

Detlev Mehlis présentera demain mardi son rapport au Conseil de sécurité.

« Une partie substantielle du travail de la Commission a déjà été accomplie », a souligné le Secrétaire général, en réponse à une question sur la publication vendredi de ce rapport intermédiaire.

Interrogé sur la possibilité de sanctions à l'encontre de la Syrie, le Secrétaire général a souligné que le processus n'était pas terminé. Une fois que les enquêteurs auront fini leur travail, « les juges devront faire le leur », a-t-il souligné.

Kofi Annan a précisé qu'il rencontrerait aujourd'hui à New York le ministre des Affaires étrangères de la Syrie, à la demande de ce dernier. Il a ajouté qu'il évoquerait lors de cette entrevue l'absence de coopération de la Syrie soulignée dans le rapport de la Commission d'enquête.

Le Secrétaire général a indiqué avoir parlé au président syrien et au Premier ministre libanais vendredi, jour de la remise du rapport.

Interrogé sur le caractère « inhabituel » de la procédure d'enquête confiée à l'ONU, le Secrétaire général a indiqué qu'il « n'excluait pas qu'à l'avenir le Conseil de sécurité ne confie des missions similaires à l'Organisation ».

« Elle a eu un impact important dans la région, mais nous nous efforçons d'accomplir un travail aussi professionnel et technique que possible », a-t-il indiqué.

Le Secrétaire général attend par ailleurs la remise du rapport de Terje Roed-Larsen, Envoyé de l'ONU pour la mise en œuvre de la résolution résolution 1559 (2004) du Conseil de sécurité, qui devrait être remis au Conseil de sécurité cette semaine.

Quant au « message » que lancerait à la Syrie le Conseil de sécurité, le Secrétaire général a laissé le soin à ce dernier de le déterminer.

image• Retransmission du point de presse du Secrétaire général[8mins]

A cet égard, le Représentant des Etats-Unis, John Bolton, a indiqué, lors d'une rencontre avec la presse au siège de l'ONU, avoir mené des consultations avec d'autres membres du Conseil de sécurité et d'autres gouvernements intéressés par le rapport Mehlis.

Interrogé sur l'introduction par la France et les Etats-Unis d'une résolution cette semaine, le représentant des Etats-Unis a déclaré qu'il souhaitait « aller aussi vite que possible ».

Il a précisé qu'il y avait « unanimité sur la nécessité pour la Syrie de coopérer pleinement avec la Commission d'enquête dirigée par Detlev Mehlis et de s'abstenir d'entraver ses travaux ».

« Nous voulons une coopération substantielle, immédiatement », a-t-il déclaré.

image• Retransmission du point presse du représentant des Etats-Unis[2mins]

L'Ambassadeur de la France, Jean-Marc de la Sablière, a estimé aujourd'hui que le contenu du rapport Mehlis était « très grave ».

« Il existe un faisceau de preuves conduisant à une implication de la Syrie. Il existe aussi un manque de coopération de la part de la Syrie. Nous souhaitons découvrir toute la vérité, et le Conseil de sécurité devra peser de son poids pour y parvenir », a-t-il déclaré.

Il a souligné par ailleurs que les consultations sur la rédaction d'une résolution en réaction au rapport « progressaient » rapidement.

image• Retransmission du point de presse du représentant de la France[1min]