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Moyen-Orient : à Moscou, le Quatuor engage les parties à saisir l'espoir qui se présente

Moyen-Orient : à Moscou, le Quatuor engage les parties à saisir l'espoir qui se présente

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En marge des célébrations du 60ème anniversaire de la victoire contre le nazisme, à Moscou, le Quatuor pour le Moyen-Orient, réuni, au plus haut niveau et en présence de Kofi Annan, a apporté son soutien à son nouvel Envoyé pour le désengagement de Gaza, James Wolfensohn, et appelé les parties à saisir la chance qui se présente en travaillant de concert.

A Moscou aujourd'hui, où il était invité par le Président Poutine à la célébration du 60ème anniversaire de la victoire de la « Grande guerre patriotique » de l'Union soviétique contre le nazisme, le Secrétaire général a participé à une réunion de haut niveau du Quatuor pour le Moyen-Orient.

« C'est une période pleine d'espoir tant pour les Palestiniens que pour les Israéliens, qui méritent le plein soutien de la communauté internationale », ont estimé les membres du Quatuor pour le Moyen-Orient, composé des États-Unis, de la Fédération de Russie, de l'ONU et de l'Union européenne.

Le Quatuor a notamment apporté son « plein soutien » à son Envoyé spécial pour le désengagement de Gaza, James Wolfensohn, ancien Président de la Banque mondiale (voir son sa déclaration du 14 avril 2005 , après sa nomination).

« Son mandat sera de se concentrer sur les aspects non sécuritaires du retrait » israélien de la Bande de Gaza, a rappelé le Quatuor, soulignant « en particulier la gestion des biens, les droits de passage, l'accès et les échanges économiques, ainsi que la relance de l'économie palestinienne pendant et après le retrait israélien ».

Le Quatuor a souligné la nécessité d'une étroite coordination entre les deux parties.

« Du côté palestinien, cela comprend d'abord un ferme engagement envers la réforme de la sécurité et la mise en place d'institutions transparentes et responsables ainsi que d'un cadre propice aux investissements ».

« Du côté israélien, cela signifie atténuer les difficultés économiques rencontrées par les Palestiniens », en allégeant les restrictions aux mouvements et en « prenant des mesures pour respecter leur dignité et améliorer leur qualité de vie - sans mettre en danger la sécurité d'Israël - et en prenant en compte le rapport de la Banque mondiale de décembre 2004 ».

En outre, les membres du Quatuor ont souligné qu'un futur Etat palestinien « devait être effectivement viable et contigu en Cisjordanie », rappelant aux parties « qu'un Etat composé de territoires éparpillés ne fonctionnerait pas ».

Le Quatuor a par ailleurs exprimé son soutien au général William Ward, Conseiller américain en matière de sécurité, qui sera appelé à aider les Palestiniens à réformer et à restructurer leurs forces de sécurité.

Les membres du Quatuor ont enfin salué l'engagement du peuple palestinien envers la démocratie et rappelé l'importance de conduire des élections législatives multipartites libres, équitables et transparentes en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est, en présence d'observateurs internationaux.

Interrogé, à l'issue de la conférence, lors d'un point avec la presse, sur l'initiative arabe de paix au regard de la Feuille de route, le Secrétaire général a rappelé que les efforts du Quatuor se concentraient à la question israélo-palestinienne mais ne s'y limitaient pas.

« Nous indiquons que notre objectif ultime est de voir un règlement dans la région, fondé sur les 242 et 338 du Conseil de sécurité ». « Nous sommes très conscient de l'initiative arabe lancée à Beyrouth », qui propose la terre non seulement contre la paix et la sécurité dans la région mais aussi la progression vers l'établissement de relations de voisinage normales », a déclaré Kofi Annan.

Sur ce point, Condoleezza Rice, la Secrétaire d'Etat américaine, a rappelé que la Feuille de route incorporait un grand nombre de ces propositions.

De nombreuses opportunités ont échoué au Moyen-Orient, a-t-elle estimé, soulignant : « Ce que vous voyez aujourd'hui, c'est un engagement à ce que l'on ne laisse pas échapper une opportunité qui se trouve devant nos yeux ».

Sergei Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, a remercié ses collègues pour avoir organisé la réunion à Moscou.

« Il est très symbolique que cette réunion ait lieu en ce jour de célébration de la Victoire, le jour où nous commémorons le 60ème anniversaire de notre victoire dans la seconde guerre mondiale ».

« Nous avions unis nos efforts pour combattre notre ennemi commun, et aujourd'hui nous devons aussi unir nos efforts pour lutter contre un nouvel ennemi, qui est le terrorisme international. Le conflit israélo-arabe est un héritage du passé, et ce conflit nourrit l'extrémisme et, en partie, le terrorisme qui frappe la région », a estimé le représentant russe.