Kofi Annan demande au Conseil de sécurité le renforcement de la MONUC pour lutter contre les abus sexuels
« Le Secrétaire général a transmis au Conseil de sécurité une lettre concernant les allégations d'abus sexuels à l'encontre du certains membres du personnel de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) », a informé aujourd'hui la porte-parole du Secrétaire général, Marie Okabe, lors de son point quotidien avec la presse, au Siège de l'ONU à New York.
Dans sa lettre, le Secrétaire général note « que les membres du Conseil reconnaissent comme lui les sacrifices et les contributions considérables des casques bleus » et souligne qu'il est important que ces derniers sachent que « nous soutenons tous leurs efforts », a déclaré la porte-parole.
Signalant l'envoi auprès de la MONUC d'une équipe multi-disciplinaire du Département des opérations de maintien de la paix (DPKO selon son acronyme anglais) qui mène des enquêtes sous la direction de la Sous-Secrétaire générale, Angela Kane, le Secrétaire général indique que la Mission elle-même avait pris un certain nombre de mesures pour éliminer les comportements inappropriés, notamment une stricte politique de cantonnement et un couvre-feu pour les contingents militaires.
« Le DPKO a aussi organisé un groupe de travail au Siège de l'ONU pour lancer une série d'initiatives, notamment des mesures vigoureuses pour promulguer un code de conduite de l'ONU s'imposant à tous les casques bleus », a déclaré Marie Okabe.
« A court terme, le Secrétaire général a alerté le Conseil de sécurité » qu'il ne fallait pas s'attendre à une réduction du nombre d'allégations mais « plutôt vraisemblablement à leur augmentation », a précisé la porte-parole, ajoutant que Kofi Annan avait appelé les membres du Conseil à renforcer la capacité de la Mission à prendre des mesures pour assurer sa propre surveillance.
« En particulier, la Mission requiert au moins 100 policiers supplémentaires, ainsi que des enquêteurs de langue française qualifiés », a-t-il souligné.
Kofi Annan a réaffirmé son engagement personnel à « rester vigilant sur la question » et s'est engagé à « travailler sans relâche pour restaurer la confiance dans la mission des casques bleus comme l'une des missions les plus nobles qui soient », a rapporté la porte-parole.
Les abus sexuels commis par les casques bleus sont signalés, au rang des « situations préoccupantes » concernant les enfants et les conflits armés, dans le dernier rapport du Secrétaire général sur la question (voir notre dépêche d'aujourd'hui).