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R. D. du Congo : la MONUC crée une zone d'accès humanitaire autour de Kanyabayonga

R. D. du Congo : la MONUC crée une zone d'accès humanitaire autour de Kanyabayonga

Casques bleus de l'ONU en RDC
Mettant en oeuvre le plan annoncé hier, la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo a mis en place un « espace tampon » autour de la ville de Kanyabayonga, dans l'Est du pays, au Nord Kivu, afin de protéger la population civile des combats entre factions de l'armée nationale.

Deux compagnies de la Mission d'observation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC), soit 200 casques bleus venant de Goma et de l'Ituri (carte) sont arrivés depuis hier mardi à Kanyabayonga (carte des villages de la RDC)), indique un communiqué de la radio de la Mission, Radio Okapi, publié aujourd'hui.

« Cet espace tampon d'un rayon de 10 kilomètres sépare désormais les forces loyalistes et les insurgés de l'ex ANC », indique la MONUC (voir notre dépêche du 21 décembre 2004).

L'Armée Nationale Congolaise (ANC) était la branche armée du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD Goma), mouvement basé dans la ville de Goma, dans l'Est de la RDC, et soutenu par le Rwanda lors de la guerre contre l'ex-Zaïre qui a repris en 1998.

« Cette zone tampon devrait permettre principalement le libre accès des agents humanitaires auprès des milliers des déplacés », a déclaré Eliana Nabaa, porte-parole de la MONUC » à Radio Okapi, ajoutant que ces derniers s'étaient réfugiés « dans les forêts, fuyant les affrontements ».

« Cette zone tampon devra permettre le libre acheminement de l'aide humanitaire, de manière que cette assistance humanitaire ne tombe pas dans les mains des belligérants, mais qu'elle arrive chez ceux qui en ont vraiment besoin », a par ailleurs expliqué la porte-parole.

« L'intérêt de cette initiative est aussi d'empêcher la reprise des combats et de favoriser le règlement de problèmes qui se sont posés sans le langage des armes » a-t-elle ajouté.

La Radio de la MONUC a cependant rapporté la position du gouverneur du Nord Kivu, Eugène Serufuli, pour qui « une zone tampon séparant des troupes d'une même armée ne s'explique pas », ajoutant : « On est dans un même pays, et dans une même armée ».

Dans un entretien (audio) accordé à la radio de l'ONU, le colonel Patrick Colas des Francs, chef d'Etat-major chargé de la planification à la MONUC précisait aujourd'hui que le but de l'opération était « de sécuriser une zone, afin de permettre aux 150 000 personnes déplacées de rentrer chez elles et aux organisations humanitaires de faire leur travail ».

« Il ne s'agit pas franchement d'un déploiement en tant que 'force d'interposition'. Il reste maintenant aux Congolais, en interne, à résoudre ces problèmes d'unité qui ont désobéi ».

« Cela relève du haut commandement FARDC et de la justice militaire, mais ce n'est pas à la MONUC d'arbitrer des problèmes internes à l'armée congolaise », a-t-il affirmé.

image  Radio de l'ONU (audio) - Radio Okapi, la radio de la MONUC