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Des experts de l'ONU préoccupés par le regain de tensions en R. D. Congo

Des experts de l'ONU préoccupés par le regain de tensions en R. D. Congo

La présence de troupes rwandaises en République démocratique du Congo préoccupe la Commission des droits de l'homme de l'ONU qui met en garde la communauté internationale contre un possible embrasement de la partie orientale du pays et qui prie les parties concernées de prendre les mesures nécessaires pour que le processus de transition en cours puisse être poursuivi.

« Trois experts de la Commission des droits de l'homme ont exprimé, dans une déclaration commune, leur préoccupation face à la montée des tensions en République démocratique du Congo (RDC) et, plus particulièrement, devant la présence de troupes rwandaises dans le pays », indique un communiqué du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) publié aujourd'hui.

Les trois experts se disent « inquiets » des informations qui font état « de graves exactions commises contre les populations civiles et le personnel humanitaire présent dans la région » ainsi que « du possible embrasement de la partie orientale de ce pays, de l'évolution vers un regain de la haine interethnique et de la xénophobie dans le Nord Kivu, le Sud Kivu et dans le reste de la République démocratique du Congo, de la croissante menace contre la paix dans l'ensemble des Grands lacs », précise le communiqué du HCDH.

La déclaration commune est signée par Frédéric Pacéré Titinga, Expert indépendant sur la situation des droits de l'homme en République démocratique du Congo, Yakin Ertürk, Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences et Doudou Diène, Rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l'intolérance.

Les trois experts prient par ailleurs toutes les parties concernées « de s'abstenir de faire usage de la force et des armes » et « de mettre un terme aux violations des droits de l'homme et du droit humanitaire et notamment aux crimes de guerre et aux crimes contre l'humanité que constituent les violences sexuelles contre les populations civiles ».

Ils prient aussi la RDC, toutes les parties concernées et la communauté internationale « de prendre toutes les mesures nécessaires pour que soit reprise la voie du dialogue et pour que le processus de transition en cours en République du Congo puisse être poursuivi ».

Hier, le Conseil de sécurité avait dans une déclaration présidentielle exigé du Gouvernement rwandais qu'il retire sans délai ses troupes de la RDC, estimant par ailleurs que la présence des ex-FAR et Interahamwés dans l'est de la RDC était inacceptable (voir notre dépêche du 7 décembre 2004).