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Le président du Nigeria exhorte le Conseil de sécurité à soutenir l'Afrique nouvelle

Le président du Nigeria exhorte le Conseil de sécurité à soutenir l'Afrique nouvelle

Au cours d'une séance du Conseil consacrée à l'Afrique et beaucoup au Darfour, le président du Nigeria et président de l'Union africaine, soulignant les efforts effectués par l'organisation pour prendre en charge la sécurité du continent, a affirmé qu'une Afrique nouvelle voyait le jour et a demandé au Conseil de lui conserver son soutien.

« Le monde observe la tragédie qui se déroule [au Darfour] et nous regarde », a pour sa part prévenu le Secrétaire général qui s'exprimait au cours de la séance que le Conseil de sécurité consacrait aujourd'hui à la situation en Afrique.

Notant l'importante responsabilité qu'avait assumée l'Union africaine en prenant la tête de l'action aussi bien dans le domaine de la sécurité qu'au plan politique, il a affirmé qu'il fallait lui apporter « un soutien sans défaillance aussi bien dans les mots que dans les actes », ce que, a-t-il ajouté, l'ONU s'employait à faire.

« Des civils sont toujours attaqués », a-t-il souligné, insistant sur le fait que « la crise du Darfour n'était pas simplement un problème africain mais qu'elle concernait la communauté internationale dans son ensemble. « Quelque soit le nom qu'on lui donne, elle nous met face à nos responsabilités et nous devons nous montrer à la hauteur de ce défi », a affirmé Kofi Annan.

Quant au président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, président en exercice de l'Union africaine (UA), qui faisait le point pour le Conseil sur l'évolution de la situation dans les deux domaines dans lesquels s'est impliquée l'Union, la mission d'observation sur le terrain et les pourparlers politiques d'Abuja au Nigeria, il a affirmé que l'organisation africaine était déterminé à introduire une nouvelle ère de paix au Darfour parce que « la paix et la sécurité au Soudan auront un impact positif sur la sous région mais aussi en réalité sur l'ensemble du continent. »

Compte tenu des défis que pose ce conflit, le président Obasanjo a insisté sur le fait qu'il « importait d'aller au-delà de l'assistance humanitaire. »

« La capacité de l'UA doit être amélioré et renforcé par l'apport de moyens logistiques, de formation et le déploiement de personnel et, plus encore [...], les moyens d'assumer les défis du jour dont le maintien d'une force d'environ 3 000 soldats », a-t-il déclaré, ajoutant que l'élargissement de la mission de l'Union réclamée par la résolution 1564 ne pouvait se faire sans un soutien financier durable.

« Il faut éviter de nous trouver dans la situation où les troupes africaines seraient handicapées sur le terrain par le manque des ressources et des moyens logistiques nécessaires », a-t-il fait observer.

Sur une autre question africaine dont le Conseil est actuellement saisi, l'accroissement des effectifs de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (RDC), le président Obasanjo s'est prononcé en faveur de cette recommandation du Secrétaire général et a estimé qu'une décision rapide et favorable du Conseil à ce sujet serait bénéfique aux objectifs de paix et de sécurité en RDC partagés par l'Union africaine.

« Nous nous trouvons dans une nouvelle Afrique », a affirmé le président Obasanjo en conclusion. « Une Afrique qui croit fermement en la démocratie, aux droits de l'homme, à la réforme économique, au partenariat et au développement durable. » Il a fait observer que c'était de son propre gré que l'Union africaine avait relevé les défis posés à la paix et à la sécurité de la région.

« De toutes parts dans le continent, des dirigeants africains ont, avec courage et dans un contexte d'extrême adversité, lancé et mis en œuvre des politiques qui renforceront la gouvernance démocratique et l'état de droit ainsi que la paix et la sécurité des populations dans nos pays respectifs. Nous exhortons le Conseil de sécurité à poursuivre son rôle positif actuel et à soutenir ces efforts », a déclaré le dirigeant africain.

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