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Haïti : le désarmement des groupes armés irréguliers réclamés par le Conseil de sécurité

Haïti : le désarmement des groupes armés irréguliers réclamés par le Conseil de sécurité

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Malgré « l'amélioration de la situation d'ensemble », le Conseil de sécurité, soulignant que les groupes armés irréguliers défient l'autorité de l'Etat et mettent en péril certains secteurs du pays, demande au gouvernement de transition de mettre en place un programme de désarmement, tout en se prononçant pour un dialogue « sans exclusive », qui définirait le cadre du retour de la paix dans le pays.

Le Conseil de sécurité « condamne les tentatives faites par des groupes armés irréguliers pour exercer sans autorisation et illégalement des fonctions de maintien de l'ordre dans certaines villes haïtiennes » et souligne que le Gouvernement de transition doit exercer son contrôle et asseoir son autorité sur l'ensemble du territoire », a déclaré, aujourd'hui au nom des membres du Conseil, son Président, l'ambassadeur de l'Espagne, Juan Antonio Yañes-Barnuevo.

Dans cette déclaration effectuée après que le Conseil a entendu lors de consultations à huis clos le Sous Secrétaire général aux opérations du maintien de la paix, Hédi Annabi, présenter le récent rapport du Secrétaire général sur le déploiement de la Mission de l'ONU en Haïti, la MINUSTAH mais également sur la dégradation de la sécurité dans certaines régions du pays.

Selon les informations fournies par le porte-parole de l'ONU aujourd'hui, M. Annabi a indiqué que le Gouvernement de transition avait été confronté en une aggravation de la situation au plan de la sécurité au cours des derniers jours, des éléments de l'ancien armée haïtienne s'étant emparée de postes de police dans plusieurs secteurs.

Le Conseil souligne aussi, dans le texte communiqué ce matin par son Président que la MINUSTAH doit activement aider les organismes de sécurité du Gouvernement de transition à réprimer les activités de tous les groupes armés irréguliers, conformément au mandat qu'il lui a confié dans sa résolution 1542 (2004).

Tout en remerciant les pays qui participent à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), il indique qu'il espère que ceux qui ont annoncé qu'ils fourniraient du personnel militaire et du personnel de police civile feront tout leur possible pour les déployer rapidement.

Il note que la situation d'ensemble s'est améliorée en Haïti depuis février dernier mais souligne que les groupes armés irréguliers, « qui défient l'autorité du Gouvernement de transition mettent en péril la stabilité et la sécurité dans certaines parties du pays », doivent être démobilisés et désarmés d'urgence.

Le Conseil demande au Gouvernement de transition d'achever sans tarder la mise en place des structures nécessaires et du cadre juridique requis pour la mise en œuvre d'un programme national de désarmement, de démobilisation et de réinsertion et affirme que seul un dialogue approfondi et sans exclusive permettra de poser les bases d'un cadre politique pacifique et démocratique en Haïti.

Dans son rapport sur la question, le Secrétaire général explique par la lenteur du déploiement des troupes de la MINUSTAH le fait que des groupes armés aient pu prendre le contrôle de secteurs entiers du territoire haïtien, s'inquiète des « cas d'administration discriminatoire de la justice », appelle le gouvernement à l'impartialité et les pays contributeurs de troupes à acheminer celles-ci au plus vite (voir notre dépêche du 7 septembre.)