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Kosovo : la MINUK défend son action pendant et après les émeutes du mois de mars

Kosovo : la MINUK défend son action pendant et après les émeutes du mois de mars

Patrouille de la police ONU au Kosovo
La Mission de l'ONU au Kosovo partage nombre des préoccupations qui figurent dans le rapport de l'ONG Human Rights Watch sur les émeutes de mars, indique-t-elle, soulignant toutefois qu'elle entend répondre à la condamnation d'ensemble prononcée contre elle et la Force au Kosovo, qui ne tiennent pas compte du défi posé par la violence aux forces de sécurité lors de ces événements.

Les accusations de l'organisation non gouvernementale Human Rights Watch (HRW), contenues dans un rapport du 26 juillet, selon lesquelles la MINUK, la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo, « serait restée inactive tandis que les maisons brûlaient » ne tient pas compte du fait que dans un grand nombre de cas la police ne disposait pas d'effectifs suffisants pour une intervention efficace, indique la MINUK dans un communiqué.

Le rapport de HRW s'est penché sur la vague de violence qui a submergé le Kosovo les 17 et 18 mars derniers, au cours desquelles près de 30 personnes ont été tuées, plusieurs centaines blessées, 3 200 chassées de chez elles, des églises et des mosquées été détruites ou endommagées au cours d'affrontements violents qui ont fait s'opposer Albanais et Serbes du Kosovo.

« Chacun des 3000 membres de la police internationale, et plus de 6000 membres du Service de police du Kosovo (SPK) sous le commandement de la MINUK se trouvaient dans la rue pour faire face aux violences et faire tout ce qu'ils pouvaient pour protéger les communautés minoritaires. Les nombreuses blessures subies par les policiers en témoignent. L'échelle de la violence, avec plus de 50 000 émeutiers dans plus de 30 manifestations, ont poussé tant le Service de police du Kosovo que la police internationale – bien moins nombreuse – jusqu'à leur extrême limite », précise le communiqué de la MINUK.

Contrairement à l'assertion de HRW selon laquelle la MINUK aurait « vaqué à ses affaires comme si de rien n'était », se défend la Mission de l'ONU, « des mesures concrètes ont été prises pour répondre aux problèmes posés par les émeutes ».

La coordination opérationnelle avec la KFOR, la Force au Kosovo, c'est-à-dire le bras militaire de la Mission, a été améliorée afin d'accroître l'efficacité de la police et de la réponse de la KFOR aux désordres, indique le communiqué, qui précise qu'un centre d'opérations commun a été mis en place, ainsi qu'un système de commandement d'urgence.

Par ailleurs, la MINUK indique avoir mis en place une cellule de crise immédiatement après les émeutes du mois de mars pour recenser tous les actes criminels commis, et la MINUK a ajouté à son personnel 73 spécialistes en matière d'enquêtes criminelles afin de juger les délinquants.

« Plus de 80 personnes ont déjà été condamnées par les tribunaux locaux, et plus de 260 autres affaires sont pendantes devant ces tribunaux. 17 affaires sont entre les mains de juges et de procureurs internationaux, tandis que 35 autres sont en attente », indique la MINUK.

La Mission a en outre mené un examen approfondi du déroulement des opérations afin d'en tirer des leçons. « Les forces anti-émeutes du SPK seront renforcées, et dans toutes les régions un équipement et une formation anti-émeutes seront fournis»

Un Groupe consultatif sur la sécurité au Kosovo a été constitué, rassemblant des représentants de la MINUK, de la KFOR, des autorités provisoires d'administration autonomes (PISG) afin de faire en sorte que soit entendue la voix de toutes les communautés affectées.

Enfin, indique la MINUK, « si des abus ont été commis par le SPK, ils seront punis. Les cas de comportement irrégulier commis par des officiers de police de le SPK font l'objet d'une enquête approfondie. La MINUK rendra public le résultat de ces enquêtes – mais lorsqu'elles seront terminées seulement ».

« Toutefois, l'évaluation de la MINUK est que globablement le SPK a bien tenu le choc en tant qu'institution, que de nombreux policiers ont réagi de façon hautement professionnelle voire héroïque », précise la Mission, qui indique que le SPK demeure pleinement multi-ethnique et que ses patrouilles mixtes ont repris.