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Ingushie : les camps de réfugiés inaccessibles au HCR après les attaques rebelles

Ingushie : les camps de réfugiés inaccessibles au HCR après les attaques rebelles

Demandeurs d'asile Tchétchènes en Ingushie
Au lendemain d'une attaque contre le ministère de l'Intérieur et de la police à Nazran, dans la province russe d'Ingushie, le 21 juin dernier, qui a fait plus de 90 morts, l'agence de l'ONU pour les réfugiés fait le point sur la situation des personnes déplacées de Tchétchénie, dont le nombre s'élève à près de 50 000.

« Une image plus claire apparaît à présent au lendemain de la terrible attaque qui a eu lieu en Ingushie le 21 juin, au cours de laquelle près de 90 personnes ont trouvé la mort, ainsi que sur les effets qu'elles a eu sur les 50 000 personnes déplacées de Tchétchénie résidant en Ingushie », a déclaré aujourd'hui le porte-parole du Haut Commissariat aux réfugiés, Ron Redmond, lors de son point avec la presse au siège de l'ONU à Genève.

Selon les informations parues dans la presse, les tensions entre réfugiés tchétchènes et Ingushs, exacerbées par les opérations de la police et de l'armée russes à la recherche de rebelles tchétchènes, ont éclaté la semaine dernière lorsque des rebelles se sont emparés du ministère de l'Intérieur et du siège de la police de Nazran pendant plusieurs heures, tuant des dizaines d'officiers de police, des membres des services de sécurité et du ministère de la défense ainsi que des passants. Le Président russe Vladimir Poutine a alors ordonné un renforcement de la présence militaire.

« Près de 50 réfugiés ont été temporairement détenus et l'on a craint au départ que la réaction des forces de sécurité ne menace sérieusement les droits fondamentaux de personnes innocentes » a déclaré Ron Redmond.

« Toutefois, la grande majorité des personnes détenues ont été à présent relâchées. D'après ce que nous savons, cinq réfugiés seulement sont encore détenus et ont été formellement accusés » a-t-il ajouté, précisant que les opérations de police et les contrôles d'identité se poursuivaient dans les camps provisoires mais que le HCR n'avait pas été informé de plaintes de comportements irréguliers.

Immédiatement après l'attaque, tout le personnel humanitaire international a été transféré ailleurs en Russie et, bien que certains aient repris leur travail, le personnel de l'ONU n'est toujours pas revenu sur place, faute de gardes armés pour garantir sa sécurité, précise le HCR.

Le personnel local du HCR et des organisations non gouvernementales ont toutefois été en mesure de visiter 54 des camps provisoires, qui abritent environ 75% de la population des réfugiés dans les camps provisoires (près de 18 000 personnes sur les 24 000 distribués dans 181 camps provisoires). Les 28 000 autres personnes vivant dans des logements privés ne semblent pas avoir subi de répercussions notables.

« Bien que la situation se soit d'une certaine façon stabilisée, il est évident que de nombreux réfugiés ont subi des pressions importantes [...] qui ont pris la forme de réactions hostiles d'une partie de la population locale » afin de les encourager à partir.

Le camp dans lequel vivaient les cinq personnes détenues a toutefois été fermé, indique le HCR.

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