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Afghanistan : la deuxième phase du désarmement s'accélère et s'étend

Afghanistan : la deuxième phase du désarmement s'accélère et s'étend

Depuis le démarrage de la phase II des inscriptions électorales, le 1er mai, le nombre des sites d'inscription a triplé, tandis qu'un deuxième chef moudjahidin a, à son tour, pris la décision de désarmer, a indiqué la Mission de l'ONU en Afghanistan, qui a cependant rappelé les dangers toujours encourus par le personnel électoral.

« Il y a maintenant 664 équipes électorales qui gèrent les 343 sites d'inscription » de la deuxième phase du processus d'inscription électorale, a déclaré aujourd'hui Manoel de Almeida e Silva, le porte-parole de la Mission des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) lors d'un point avec la presse.

Des sites sont ouverts dans toutes les provinces, à l'exception des secteurs de Nuristan, Zabul et Paktika. Deux sites se sont ouverts le 10 mai à Tirin Kot, capitale de la province d'Uruzgan, a-t-il précisé dans un communiqué.

Bien que les statistiques ne soient pas très précises, et que les chiffres ne parviennent qu'avec retard en raison des difficultés de communication, la Mission estime qu'à la date du 10 mai, 2 158 470 Afghans étaient inscrits : 1 500 106 hommes et 658 364 femmes. « Le pourcentage des femmes qui s'inscrivent s'est légèrement accru, passant de 30 à 31% du total » a déclaré le porte-parole. Il a ajouté que « parvenir à inscrire les femmes, restait un défi majeur en particulier dans les régions très conservatrices du pays, où il faut encourager les familles et les anciens à laisser les femmes aller s'inscrire».

En réponse aux questions des journalistes présents, le porte-parole de la MANUA a demandé aux médias afghans de faire savoir que l'inscription des femmes respectait toutes les traditions. « Les sites d'inscription destinés aux femmes sont séparés de ceux des hommes. Les femmes n'ont pas besoin d'être photographiées si elles ne le désirent pas. Nous avons travaillé de concert avec les anciens et les chefs religieux, et ils ont déjà fait des déclarations en faveur de la participation des femmes », a-t-il .

Le nombre quotidien d'inscriptions pendant la phase II avoisine les 40 000, a déclaré le porte-parole. Interrogé sur la capacité de convoquer les élections en septembre si les inscriptions se poursuivaient à ce rythme, Manoel de Almeida e Silva a indiqué que la phase II prévoyait l'ouverture de plus de 4000 sites d'inscription dans tout le pays.

« Il y a dix jours, nous en avions un peu plus de 100 – dix jours plus tard, nous en avons près de 400. Voilà le principe de la phase II – ces sites vont encore se développer. Lorsque nous avons commencé la phase II, nous n'étions pas dans toutes les provinces, à présent il n'en manque que trois », a-t-il fait observer.

Par ailleurs, le Ministère de la Justice a enregistré, le 10 mai dernier, cinq nouveaux partis, tandis que sept autres ont été certifiés par le Ministère de la Défense qui a attesté qu'ils n'avaient pas de branche militaire, ce qui les rapproche de l'étape d'enregistrement. Dix partis en tout ont été enregistrés, souligne le communiqué, qui note que 35 demandes sont encore à l'examen.

Dans le cadre de la formation électorale, un groupe de dix Afghans, représentants de groupes de la société civile chargés du suivi indépendant des élections de septembre, sont arrivés aujourd'hui à Manille, aux Philippines, pour se familiariser avec le processus électoral.

Le porte-parole a rappelé les dangers toujours encourus par le personnel électoral. Le 10 mai, « un véhicule transportant quatre Afghans a été touché par un engin explosif dans la province de Kunar », sans faire de blessés graves, mais le 5 mai dernier la Mission a eu à déplorer le meurtre de deux employés internationaux et de leur interprète afghan, en mission dans la province de Nuristan, limitrophe du Pakistan.

Dans ce contexte, la décision d'un autre chef Moujahidin de rendre publiquement les armes, n'en prend que plus de relief d'autant que cette décision intervient moins de deux semaines après un événement similaire à Wardak et le ralliement de membres influents du très puissant mouvement mouvement Hezb-i-Islami.

“Le commandant Shah Mohammed Popal a dit qu'il coopérait avec le mandat de désarmement du gouvernement, parce qu'il souhaite remettre l'Afghanistan sur la voie de la paix”, a indiqué Manoel de Almeida, « Le Ministère de la Défense, avec l'assistance du Programme “Nouveau départ pour l'Afghanistan”, un programme commun de la MANUA et du PNUD, le Programme des Nations Unies pour le développement, “collectera le 15 mai deux tonnes de munitions et près de 50 armes, dont dix armes lourdes, dans la province de Logar.” ,.

Interrogé sur la déclaration d'Ismaïl Khan, le Gouverneur d'Herat, selon laquelle « il n'était pas prêt pour le processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration » (DDR) , le porte parole a indiqué que « le Gouverneur faisait partie du Gouvernement » et que celui-ci s'était engagé dans le processus de DDR, « non seulement envers les Afghans mais aussi envers la communauté internationale ».

« C'est une politique qui doit être mise en œuvre par le gouvernement à tous les niveaux », a précisé Manoel de Almeida e Silva.