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Afghanistan : le désarmement des milices plus que jamais à l'ordre du jour après les récents accrochages dans le Nord

Afghanistan : le désarmement des milices plus que jamais à l'ordre du jour après les récents accrochages dans le Nord

La Mission de l'ONU en Afghanistan a fait le point sur les échauffourées qui se sont produites jeudi et samedi derniers dans le Nord du pays et ont fait un mort et onze blessés, des affrontements qui doivent cesser, indique-t-elle, si ce n'est que pour permettre aux élections de septembre de s'y dérouler normalement.

Quatre personnes ont été blessées à Maimana dans le comté de Faryat, samedi, au cours d'un affrontement, impliquant des jets de pierre, entre pro et anti-Dostum, le général Abdul Rashid Dostum, Gouverneur de la province qui dirige la faction des Jumbesh, a indiqué hier le porte-parole de la Mission d'assistance de l'ONU en Afghanistan, la MANUA, Manoel de Almeida e Silva, lors de son point hebdomadaire avec la presse.

« Cela s'est produit à 11 heures environ et a impliqué 300 à 400 personnes. L'armée nationale afghane (ANA) et la police locale ont réussi à rétablir l'ordre », a-t-il précisé.

Manoel de Almeida a ajouté que « en dépit de rumeurs faisant état de combats isolés, la situation à Maimana et à Faryab en général, reste calme dans l'ensemble sans qu'aucune agitation n'ait été signalée depuis jeudi. »

Jeudi dernier, des informations parvenues au porte-parole de la MANUA, après son point de presse, indiquaient qu'une personne était morte et dix autres blessées lors de manifestation qui avait mal tourné à Mainama.

« Ces chiffres auxquels viennent s'ajouter les blessés d'hier, sont les seules victimes dont nous ayons à l'heure actuelle connaissance », a indiqué le porte-parole.

Il a indiqué toutefois que, depuis jeudi soir, des unités de l'ANA, au total 500 soldats, déployées le même jour et assistées de quelques forces de police, patrouillaient dans la ville.

Ces unités qui travaillent avec la Commission pour la sécurité du Nord et le Directorat national pour la sécurité, démantèlent les barrages routiers illégaux et s'emparent des armes qu'ils expédient hors de la ville, a-t-il précisé, ajoutant qu'en dehors de la manifestation de samedi, les gens vaquaient à leurs occupations comme à l'accoutumée.

En réponse à la question d'un journaliste, il a indiqué que, « selon ses informations », le Gouverneur ne se trouvait ni à Mainama ni dans la province de Faryab.

Interrogé sur la présence des combattants d'un des grands groupes djihadis, le Jumbesh, dans la ville, Manoel de Almeida a répondu qu'elle ne faisait aucun doute et que les Jeunes du Jumbesh y avaient un bureau.

A une question portant sur l'impact sur les élections des troubles dans le Nord du pays, il a répondu en rappelant que les inscriptions commençant après le 1er mai, cela laissait « un bon mois et demi » devant soi.

« Malheureusement, nous sommes habitués aux à-coups qui se produisent dans le Nord. (...) Je viens juste d'entendre parler, avant de me rendre à ce point presse, de tirs qui se sont produits tard à Mazar la nuit dernière. Je n'ai pas de détails actuellement même si j'ai cru comprendre que cela n'avait pas fait de victimes et s'était produit en périphérie de la ville », a indiqué le porte-parole de la MANUA.

Cependant, a-t-il ajouté, « même si la population est peut-être habituée à ce genre de choses, cela n'est pas normal. Si vous voulez qu'un pays reprenne le chemin du développement et reléguer ces violences dans le passé, il n'y a pas de place pour ces échauffourées. »

« C'est en grande partie une des raisons du programme de Désarmement-réintégration, a déclaré Manoel de Almeida. Nous avons de besoin de voir disparaître les différentes milices armées dans le pays et renforcer l'Etat en tant qu'institution. »

Il a par ailleurs indiqué que les préparatifs en cours permettraient le démarrage de la phase II des inscriptions électorales dès le 1er mai et que l'évaluation des endroits où des bureaux pouvaient être ouverts et la formation des personnels avait commencé mais que dans certaines provinces, le processus ne pourrait démarrer immédiatement, précisément pour des raisons de sécurité.

« Nous sommes confiants », a-t-il toutefois ajouté. « Cela se fera. Il n'est pas possible que l'inscription électorale ne soit pas accessible à tous les électeurs qui remplissent les conditions, sinon cela serait tout le processus qui serait remis en question. »