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Il faut définir pour Haïti et avec les Haïtiens une vision globale à long terme, expose au Conseil un responsable de l'ONU

Il faut définir pour Haïti et avec les Haïtiens une vision globale à long terme, expose au Conseil un responsable de l'ONU

Danilo Turk, assistant du Secrétaire-Général pour les affaires politiques
Les progrès réalisés en trois semaines à Haïti sont remarquables, cependant la tâche qui attend l'ONU dans le pays est plus difficile et complexe qu'elle ne l'était il y a dix ans, a souligné un haut responsable de l'ONU qui a suggéré au Conseil de s'impliquer plus dans la définition d'une vision globale de l'avenir du pays.

« Nous sommes tous conscients que l'ampleur des besoins de Haïti va exiger non seulement un effort international à long terme mais également un effort international massif », a indiqué le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques, Danilo Turk, qui s'est adressé au Conseil de sécurité mais dont l'exposé n'a été rendu public qu'aujourd'hui.

Il a décrit pour les membres du Conseil les progrès réalisés depuis l'adoption de la résolution 1529 adoptée par celui-ci à la suite de la démission de l'ancien Président Aristide.

« Une force multinationale a été déployée et s'emploie efficacement à restaurer un certain niveau de stabilité. Un gouvernement intérimaire est en place et a commencé à fonctionner. Les besoins humanitaires urgents ont fait l'objet d'une réponse de la part de la communauté internationale qui s'est mobilisée pour préparer un programme d'assistance à large spectre », a énuméré M. Turk.

Pourtant, a-t-il ajouté, « de nombreux problèmes demeurent. L'objectif global est de créer un environnement sûr et les conditions qui permettent de répondre aux besoins du pays dans les domaines politique, social, humanitaire, du développement et des droits de l'homme. »

Tout en faisant observer que le défi n'avait rien « d'unique », il a cependant insisté sur le fait que, « compte tenu des circonstances particulières dans lesquelles Haïti se trouve en ce moment, la tâche était particulièrement ardue. »

« Le Secrétaire général présentera au Conseil les propositions spécifiques concernant la taille, la structure et le mandat de la nouvelle Mission de l'ONU », a-t-il ajouté. Cependant dans une récente Tribune libre publiée par le Wall Street Journal, il a indiqué qu'au nombre des considérations qui le guidaient, figurait l'importance de s'engager sur le long terme, pour une décennie ou peut-être pour plus longtemps.

Après avoir soulevé une série de questions sur la façon dont une telle mission serait financée et comment serait assurée la coordination entre les différents partenaires, Danilo Turk a insisté sur le fait qu'il importait de développer, avec la participation des Haïtiens une vision globale et réaliste de ce que la communauté internationale peut réaliser.

« Les Etats Membres, réunis au sein du Conseil ou dans d'autres institutions, pourraient peut-être jouer un rôle plus direct et faire en sorte de recueillir l'adhésion à cette vision globale de ce qui doit être réalisé », a-t-il suggéré.