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Le rôle d'Internet dans le trafic de substances illicites signalé dans un rapport publié aujourd'hui

Le rôle d'Internet dans le trafic de substances illicites signalé dans un rapport publié aujourd'hui

Le rapport de l'Organe international de contrôle des stupéfiants publié aujourd'hui présente un panorama de la production, du trafic et de la consommation des drogues dans le monde dont une des tendances est le rôle nouveau joué par Internet dans la commercialisation de substances illicites ou de produits pharmaceutiques contenant des stupéfiants ou des psychotropes.

« On considère que plusieurs facteurs contribuent à tisser le lien existant entre l'abus de drogues, la criminalité et la violence, comme le type et la quantité des drogues en cause, les caractéristiques de la personne qui en abuse et l'environnement dans lequel elles sont consommées », déclare le Président de l'Organe international de contrôle de stupéfiants (OICS), Philip O. Emafo, dans sa note de présentation du rapport annuel de l'agence.

« Il ressort de l'examen de l'Organe que le groupe relativement restreint de grands délinquants, de délinquants violents, qui sont des toxicomanes, représente une proportion démesurée des infractions graves commises par des délinquants », précise-t-il tout en suggérant des mesures alternatives à la répression par l'adoption de programmes efficaces de réduction de la demande de drogues.

Les informations communiquées par le rapport mettent en évidence que la production, le trafic et la consommation de drogues n'épargnent aucune région. En Afrique, c'est la culture, la production, le trafic et l'abus de cannabis qui continue de poser un problème, en particulier au Soudan, où l'on observe l'abandon « de plus en plus systématique » des cultures vivrières au profit de celle du cannabis.

L'abus de substances psychotropes continue à être préoccupant en Afrique australe, orientale et occidentale, la Métaqualone (Mandrax) est de plus en plus consommée en Afrique orientale et en Afrique du Sud tandis que l'abus d'opiacées et de cocaïne s'est développé le long des itinéraires de trafic principalement en Angola, au Nigeria, Afrique australe et en dans les centres urbains des autres pays.

Les informations en provenance des pays africains en conflits montrent que les armes dont se servent les groupes rebelles ou les organisations criminelles seraient financées en partie par le trafic illicite de la drogue.

Sur le continent américain le rapport souligne les activités du Mexique en la matière qui a arrêté une grand nombre de narcotrafiquants de premier plan. L'OIC « note avec inquiétude » que le Canada a autorisé la création à Vancouver d'une salle d'injection, la première en Amérique du Nord, ouverte en septembre 2003, une expérience qui fera l'objet d'une évaluation au bout de trois ans. L'OAIC rappelle que la création de ces salles est contraire aux dispositions des traités internationaux sur le contrôle des drogues.

Aux Etats-Unis, la contrebande d'héroïne qui peut être inhalée au lieu d'être injectée, la rend « plus acceptable » par l'Américain moyen. Un des hauts lieux de la consommation de drogues diverses, les Etats-Unis sont désormais confrontés à la culture de cannabis et de pavot. Un champ de 40 000 plants de pavot a été découvert en juin 2003 dans une région isolée de Californie. Autre phénomène relativement nouveau, l'abus de médicaments sur ordonnance se poursuit et est aggravé par la vente de substance illégale de psychotropes et de stupéfiants par des pharmacies installées aussi bien aux Etats-Unis qu'à l'extérieur et commercialisant ces produits sur Internet. Entre 1995 et 2002, le nombre des consultations d'urgence liées à l'abus des médicaments anti-douleur a augmenté de 163%.

Bien que la culture du pavot décline de façon importante au Myanmar en République démocratique populaire lao, les deux tiers des saisies de méthamphétamine ont eu lieu en Asie orientale et du Sud-Est. L'héroine est la drogue la plus consommée en Chine y compris à Hongkong. L'opium dont la production a repris à une grande échelle en Afghanistan en 2003 fait l'objet d'une contrebande via l'Asie occidentale à destination essentiellement de l'Europe.

L'OICS regrette que le Turkmenistan n'est pas participé à plusieurs opérations de lutte régionale et l'invite à s'associer à la communauté internationale de lutte contre les drogues.

En Europe, l'Organe s'inquiète de l'extension de la culture et de l'abus du cannabis, un phénomène associé à l'assouplissement des mesures de contrôle. Il indique que l'Europe reste le second marché mondial de la cocaïne derrière les Etats-Unis et que l'infection du VIH-sida chez les consommateurs de drogue par injection se développe de façon alarmante dans les Etats baltes et en Russie.

Quant à la situation en Océanie, le rapport note que l'Australie et la Nouvelle-Zélande font toujours partie des principales destinations des envois d'héroïne et de stimulants de type amphétamine.