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Reprise d'une croissance économique modulée en Occident cependant menacée par le déficit américain

Reprise d'une croissance économique modulée en Occident cependant menacée par le déficit américain

Une croissance économique forte en Amérique du Nord, modérée en Europe occidentale en 2004, rapide en Europe de l'Est et Centrale mais un déficit américain qui menace l'ensemble, sont les grandes tendances de l'Etude économique 2004 de la Commission économique de l'ONU pour l'Europe publiée aujourd'hui.

Le Produit national brut (PNB) réel des Etats-Unis en 2003 ayant augmenté de 3,1% par rapport à l'année précédente, celui de la zone euro seulement de 0,5%, ce sont les pays de l'Europe de l'Est et surtout ceux de la Communauté d'Etats indépendants (CEI) qui enregistrent les plus fortes croissances avec, respectivement, une progression de leur PNB de 3,8% (près d'un point d'augmentation par rapport à l'année précédente) et de 7,6% pour le PNB consolidé de la CEI, entraînée par la croissance rapide de la Russie, indique l'Etude.

Toutefois, les risques qui menacent la croissance économique dans les pays qu'étudie la Commission, sont en grande partie liés à la persistance d'un énorme déficit comptable des Etats-Unis, 5% de son PNB actuellement, le plus fort jamais enregistré, combiné à un déficit budgétaire significatif du gouvernement qui pourrait déclencher des changements brutaux de l'orientation des capitaux et accentuer la baisse du dollar à laquelle on assiste depuis le début de l'année 2002. L'augmentation de l'euro suscite également des inquiétudes dans la mesure où elle risque de freiner la reprise déjà fragile dans la zone euro.

Le principal défi à relever pour les gouvernements est de trouver la façon de maintenir une reprise mondiale durable et, en ce qui concerne les Etats Unis, de corriger progressivement son déficit commercial et les excédents correspondants de ses partenaires commerciaux, souligne l'Etude économique annuelle.

Au nombre des recommandations de l'Etude publiée par la Commission, figure la réforme du Pacte de stabilité de l'Union économique et monétaire (UEM), qui, selon l'analyse de la Commission, ayant été élaboré pendant des années économiquement fastes, « pêche par omission », entraînant actuellement une crise entre les partenaires de l'UEM en ce qui concerne leurs politiques fiscales respectives.

Cette nouvelle étude signale également une intégration allant en s'accélérant dans la CEI et rappelle que les chefs d'Etats des quatre pays aux poids économique le plus important, le Belarus, le Kazakhstan, la Russie et l'Ukraine, ont signé un accord en septembre 2003 visant à la création d'un Espace économique unique. C'est, selon l'étude, l'initiative la plus ambitieuse des pays de la CEI dans la mesure où elle comporte toutes les caractéristiques d'une future union économique. L'étude recommande toutefois de tirer les leçons du passé et de définir soigneusement les intérêts communs.